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Affichage des articles du février, 2021

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  Writerslife (166) Quand j’entends sur France Culture ou ailleurs des écrivains que j’ai rencontré ici ou là, j’ai l’impression que ce sont des versions adultes des personnes que je connais. Je m’aperçois que je ne suis jamais séduit par l’intelligence ou le talent tant que ce n’est pas associé à de la bonté. De la générosité, de l’humilité, et surtout : de la fantaisie. Je termine de lire les romans pressentis pour la sélection du Prix du roman de la nuit. J’ai un favori mais ce n’est pas forcément bon signe car tous les livres que j’ai défendus bec et ongles les années précédentes ont fini dans les choux. Mais bon, c’est toujours plaisant de voir un joyeux jury littéraire s’étriper pour des phrases. Dans mes ateliers d’écriture textes courts et nouvelles, une des question qui m’est souvent posée est : comment se faire publier ? Grâce aux éditions de l’Archipel, j’ai une réponse qui dispense même de passer par l’atelier d’écriture : séquestrer Kim Kardashian. Je n’en reviens touj...

165

  Writerslife (165) Commencé à écrire un journal de rêves. À l’exemple de ce livre que j’adore : « Insomniac dreams » qui compile les notes prises chaque matin par Vladimir Nabokov. L’idée est pour le moment plutôt à titre expérimental, voir s’il y a des ponts entre rêve et vie passante, les réactions des protagonistes dans l’un ou l’autre des systèmes, et si je retrouve ou j’aperçois dans l’aventure du quotidien les personnes inédites qui me sont apparues pendant mon sommeil. Enfin, si je peux continuer d’affirmer, preuves à l’appui, que la vie consciente (j’allais écrire : la réalité) est la plupart du temps décevante. Je pense que celles et ceux qui trouvent que la réalité est totalement performante n’ont pas besoin d’écrire des livres. Sauf si ça leur plait de fabriquer. En littérature, à mon sens, il y a ceux qui fabriquent, et ceux qui n’ont guère le choix que d’être eux-mêmes. Jean-Claude carrière est mort à 91 ans dans son sommeil. Comme mon grand-père maternel, dans la mai...

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  Je dis à Aude qu’en temps de pandémie les chasseurs devraient laisser tranquilles les chevreuils et tous les oiseaux et tourner leurs fusils en direction des joggers. Le jogger qui vous voit arriver de loin sur le trottoir mais continue obstinément son tracé en soufflant et éructant à tout vent comme s’il était le roi de la route fait regretter de ne pas avoir cette once de monstruosité qu’il faut sans doute pour attraper un fusil et se mettre en joie de pister un renard. Je peux facilement définir les limites de ma foi en l’humanité : les portes de ma boulangerie. À voir comment les gens se tiennent, se comportent, n’hésitent pas à vous bousculer pour accéder au comptoir ou vous marcher sur les pieds pour se pencher au-dessus des viennoiseries en apostrophant la vendeuse, le manque d’élégance dans les attitudes, le mépris des consignes de sécurité pourtant martelées en permanence, cela donne à penser que si le monde court à sa perte ce sera en jogging et dans l’ordre des choses....