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Affichage des articles du avril, 2019

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Writer’s life (25) X : exactement la même personne dans la vie que sur les réseaux sociaux : auto promotion, auto fiction, auto succion. J’aime beaucoup ce que dit Michel Legrand de son travail de création au cinéma: un temps obligatoirement très court dans lequel il s’investit totalement. « Grâce à la contrainte, l’adrénaline qu’on emploie pour créer des choses va fonctionner de façon beaucoup + violente, beaucoup + vaste quand on n’a pas le temps que si on a beaucoup de temps ». Je me reconnais dans ce discours. Je ne suis pas un laborieux. Je crois que je travaille des textes (romans, nouvelles, chansons, scénarii) comme Michel Legrand dit travailler sur ses musiques dans une contrainte de temps donnée par le metteur en scène, sauf que dans mon cas le metteur en scène c’est la plupart du temps une émotion. Je travaille dans un temps très court pour préserver à chaque instant de mon travail l’intégralité de l’émotion qui a déclenché cette nécessité de travail. Enfin, j’exprime ça de

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Writer’s life (24) J’ai passé une partie de l’après-midi à relire Les Vagues de Virginia Woolf pour retrouver une phrase qui m’avait marqué à première lecture, dans une de ses versions françaises. Ce genre de phrases qui vous touchent, vous font jubiler à lecture et qui donnent envie de ne jamais se séparer des romans qui les contiennent. Déception en retrouvant la phrase dans la « nouvelle » traduction du livre : « Je n’ai pas déjeuné aujourd’hui pour que Susan me trouve cadavéreux et que Jinny étende jusqu’à moi le baume infini de sa compassion. » What the fuck ? Instinctivement, je me sens trahis dans mon émotion première. Même si j’adore l’idée, comment ai-je pu me laisser bouleverser par une phrase si…cadavérique en français. Je vérifie dans la version anglaise : « I have eaten no lunch to-day in order that Susan may think me cadaverous and that Jinny may entend to me the exquisite balm of her sympathy. ». Hum. Cadaverous, indeed. En fait, il me faut aller repiocher dans la versio

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Writer’s life (23) À peine sorti d’un week-end extraordinaire au salon du livre de Montaigu, je suis dans le TGV de retour de La Rochelle où j’étais pour la journée pour discuter de projets (chansons & spectacle) et à côté de moi il y a une fille qui mange des chips. Il n’y a aucune interruption entre sa bouche, sa main, et le paquet de chips. De mon côté, je suis incapable de manger un paquet de chips en public ou à côté d’une fille, disons, dans un train. Même si je crève de faim et qu’il y a un paquet de chips dans mon sac, je ne le ferai pas. Par tempérament et parfois je m’en veux un peu de ce tempérament (livré à l’origine). Parfois j’envie ces gens qui peuvent manger des chips en public. Parfois non. Et là me revient une phrase de ma prof de piano qui m’a dit (par rapport à mon travail du piano) : “Abandonne-toi et sois honnête avec toi-même.” Au départ, j’y ai vu comme une contradiction. On me demande si je fréquente X. Non. Pourquoi ? Il fait partie de ces gens qui n’ont q