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Writer’s life (25)
X : exactement la même personne dans la vie que sur les réseaux sociaux : auto promotion, auto fiction, auto succion.
J’aime beaucoup ce que dit Michel Legrand de son travail de création au cinéma: un temps obligatoirement très court dans lequel il s’investit totalement.
« Grâce à la contrainte, l’adrénaline qu’on emploie pour créer des choses va fonctionner de façon beaucoup + violente, beaucoup + vaste quand on n’a pas le temps que si on a beaucoup de temps ». Je me reconnais dans ce discours. Je ne suis pas un laborieux. Je crois que je travaille des textes (romans, nouvelles, chansons, scénarii) comme Michel Legrand dit travailler sur ses musiques dans une contrainte de temps donnée par le metteur en scène, sauf que dans mon cas le metteur en scène c’est la plupart du temps une émotion. Je travaille dans un temps très court pour préserver à chaque instant de mon travail l’intégralité de l’émotion qui a déclenché cette nécessité de travail. Enfin, j’exprime ça de manière assez confuse. C’est superbe quand Michel Legrand emploie le mot « vaste». On voit les choses de manière + vaste dans la fulgurance. J’adore cette idée, et y souscris par intuition et expérience.
Au petit déjeuner à Saumur, je suis à une table uniquement fréquentée par des scénaristes, débat acharné sur les différences entre le cinéma et les séries, la mort du cinéma à cause des séries etc. Ma seule contribution à cette conversation tient en une phrase : « Oh, tant qu’il y aura des personnes à embrasser ou par qui se faire embrasser, les gens continueront à aller en salles. »
Au Prix de la closerie des Lilas, Frédérique (D) me dit des choses très douces sur mes « writer’s life ». Elle me demande : «Tu les mets quelque part tes chroniques littéraires ? » (elle a peur que tout se perde dans les méandres de Facebook et d’instagram). « Non, lui réponds-je, mais un jour j’aimerais bien qu’elles sortent quelque part. » (en recueil). Someday, donc.

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