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Affichage des articles du décembre, 2018

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Writer's life (10) J’ai le syndrome de la dédicace parisienne, c’est-à-dire que que toute l’année les personnes qui me disent avec un air sincèrement en demande : « Quand est-ce que tu dédicaces à Paris ? » ne se pointent pas le jour où cela se produit. Beaucoup de courrier en retard, je me dis que je vais y répondre mais à chaque fois je suis sollicité par du travail en cours d’écriture, et répondre au courrier convenablement, c’est perdre du jus pour le travail en cours. Alors, bon, pour l’instant, j’accumule salement. La semaine dernière quelqu’un s’est foutu de moi parce qu’au dos de « L’appel de Portobello Road » en Pocket on a mis un extrait d’une chronique de Cnews Matin. Il faut dire que sur ce roman pas grand monde n’a eu la magnanimité, si je puis dire, de s’y intéresser. Les journalistes qui en ont parlé au moment de sa sortie se comptent sur les doigts d’une main. Désolé de ne pas avoir eu « Le monde des livres ».. Comme si je devais me confondre en excuse en plus.. En

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Writer’s life (9) C’est toujours curieux la parution d’un livre. On pense que l’on va être soutenu par des personnes qui, finalement, ne lèveront pas le petit doigt. D’autres seront là avec ferveur. De nouveaux enthousiasmes pointent le bout de leur nez. On est heureux, déçu, fatigué, rechargé à bloc…C’est toujours une expérience humaine. Peut-être encore + que celle d’écrire un livre qui ne concerne au départ que soi et une idée positive, ultra positive, que l’on se fait de l’autre. Si je devais écrire une sorte de Holden Caulfield aujourd’hui, je pense que mon Holden serait déprimé par les gens qui disent « Joyeuses fêtes » pour ne pas avoir à dire : « Joyeux noël ». Ça le déprimerait totalement. Il ferait exprès de leur répondre en retour « Joyeux noël ». Je voulais donner ça à Tommy Bratford quand j’ai écrit « Les jonquilles de Green Park » mais c’était trop anachronique et il y en a qui aiment bien vous cartonner sur l’anachronisme, ils font : « nananère, il a mis un truc anachron

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Writer’s Life (8) Au café, rue de Charonne, une anglaise assez chic - je vois ça à la manière dont elle a noué ses cheveux - dont le chien s’appelle : Henry. Un photographe me dit que c’est important d’avoir sa photo en quatrième de couverture, ça fait 12 % de ventes en plus. Enfin, tout dépend de la photo. Et il me donne sa carte professionnelle. Les journalistes qui dès la fin avril s’excitent sur la rentrée littéraire de septembre me font penser à ces bistrotiers qui dès dix heures du matin dressent leurs tables pour le déjeuner, chassant les doux rêveurs des entre deux. Dans le métro, une fille au visage exceptionnel. Envoûtant, reposant, dans toute cette sauvagerie de Paris livrée aux sauvages. Et puis deux types sont entrés dans la rame, ont obstrué mon champ de vision et je ne voyais plus que son oreille et une mèche de cheveux blonds entre deux épaules. Chez Karine, dans le quatorzième arrondissement, je joue sur le joli piano droit (avec mon niveau pénible) et Clément dit : «