Articles

Affichage des articles du octobre, 2019

57

Writer’s life (57) Il y a des êtres qui vous ont à la séduction, excitent votre indulgence, mais au final un événement contredit leurs efforts en les renvoyant à la première impression que vous vous étiez fait d’eux. Les scènes de La petite sonneuse de cloches dont on me parle le + : « Chateaubriand qui par la fenêtre épie Violet au moment où elle danse, l’accident de thé au sous-sol de la bibliothèque de Marylebone, Hingant et Chateaubriand qui attendent le Christ à dîner, Mirabel et Joachim aux Providores (qui est à la source de ce livre). Quand on me demande si Pelletier a réellement existé je réponds : oui, et malheureusement il existe tous les jours. Dès que j’ai une idée, une phrase, il faut que je la note pour libérer cette alliance entre ma tête et mon cœur et permettre à une nouvelle idée ou une nouvelle phrase de venir ou de naître (autrefois sur des carnets Moleskine, aujourd’hui sur les notes de l’iPhone). Après que j’ai touché le pied de Montaigne rue des École

56

Writer’s life (56) Ces magazines, ces sites marchands, qui mettent un système d’étoiles ou de notes. Est-ce qu’on écrit des livres pour que des gens vous notent comme à l’école ? Je ne pense pas. Au lycée, je n’avais pas les meilleures notes, mais je proposais quand même un truc bien à moi. J’arrivais quand même à passer les niveaux et à survivre à tout ce qui me rendait malade avec une formule bien à moi. Qui perdure aujourd’hui. Je ne dors pas (ou si peu). Traversé en permanence par toutes les choses à écrire, aux projets, aux phrases, aux phrases qui sont des projets, aux paroles dites, non dites, mal dites, bêtement dites, prononcées par la parole et déjà risibles du point de vue du cœur. Je dis à Fred (B) que chaque fois qu’il m’envoie des dessins pour notre nouveau projet qui sort en mars chez Robert Laffont c’est comme lorsque j’envoie un texte que je trouve ok, ok de mon point de vue, à un compositeur et qu’il me renvoie une chanson qui bonifie le texte en beauté, aug

55

Writer’s life (55) Trois choses qui me foutent le moral à zéro dans un hôtel : Pas de baignoire dans la chambre, pas de piano dans le lobby, pas de chambre où aller se réfugier - de bras où aller se crasher - en plein milieu de la nuit (je déconne pour la 3) Le beau compliment de Christelle (C-C) à propos de La petite sonneuse de cloches : « Avant de te lire, je ne savais pas qu’on pouvait être à la fois tendre et sexy ». Au Mans, sur le stand de la librairie Doucet où par rituel depuis 5 ans j’offre le dimanche ma tournée de rillettes, fromages et pains, pour l’apéritif, je dis à Serge que la crémière m’a suggéré que la prochaine fois que je viens au Mans je la prévienne à l’avance et elle m’emmènera visiter ses chèvres. Serge me regarde d’un air circonspect et me dit : « Si elle veut te montrer ses chèvres, soit elle est amoureuse de toi soit elle te prend pour un vétérinaire ». Élise me parle d’une osthéo qui a réussi à réaligner sa tête avec son coeur. « Mais, c’est imp

54

Lu dans mon carnet de correspondance de 3ème orange : “Ne sais pas toujours faire la différence entre l’important et le moins important”. Aujourd’hui, pour me définir, j’inverserai juste deux mots : “Ne sais toujours pas faire la différence entre l’important et le moins important”. Ce que j’estime, trouve ou ressens, important, important à en crever, est rarement ressenti avec la même importance, ou disons intensité, par d’autres au moment où le moment est vécu. Voilà une des raisons certainement pour lesquelles j’écris. Dans l’écriture je trouve un territoire où ce qui paraît important à mes yeux trouve un asile, un refuge, et, si possible, s’exauce. #writerslife

53

Writer’s life (53) Pendant une belle rencontre au sujet de mon nouveau roman à la médiathèque de Ludres, une femme médium dans le public a eu des flashs me concernant. À la fin, elle dit à une des organisatrices qu’elle voudrait me faire part de ses flashs et j’ai dit ok seulement si c’est positif (suffisamment de choses me désolent au quotidien pour qu’on m’en ajoute). Après qu’on lui ai rapporté ce préalable, j’ai vu la médium me lancer un regard désolé et partir en trombes… (je déconne). C’étaient des flashs au sujet de ma maman, des choses qui n’ont pas spécialement connecté en moi sauf une : ma maman était aujourd’hui heureuse, entourée de roses et de fleurs. Ma mère adorait les roses. Les promeneurs qui s’arrêtaient devant la maison de Marsinval, rue Joachim du Bellay, le dimanche après-midi, l’interpellaient toujours quand elle travaillait dans son jardin pour la complimenter. Alors, de la savoir entourée de roses, cela m’a un peu apaisé. Le livre, le roman, est un espace o

52

Writer’s life (52) L’autre jour pas moins d’une dizaine de personnes, du livreur de journaux au patron de café, m’ont appelé : « Jeune homme ». Comme si, en cette journée, je faisais ma tournée d’adieu à l’emploi du “jeune homme” à mon sujet. Alors que je n’en ai pas publié depuis plusieurs jours, à Nancy, Azziz me dit à propos de mes « writerslife » : «Je les lis avec jubilation comme autrefois j’écoutais les chansons des Smiths en me disant que j’avais la chance de faire partie d’un tout petit nombre de personnes autour de moi qui en connaissait l’existence». Autre joli mot au sujet de mon travail : à Bruxelles, le compliment que me fait une journaliste de la RTBF à propos de La Petite Sonneuse de Cloches : « En vous lisant, j’avais l’impression d’être un violoncelle qui suit une partition. » Je pense sérieusement à mettre une phrase de La petite sonneuse, voire un même morceau de dialogue, dans mon prochain livre comme François (Truffaut) le fait avec : « C’est une joie