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« Être écrivain, c’est fun » vraiment ? Est-ce moi, si j’en crois les guillemets, qui ai pu proférer une telle ineptie ? Il est certain que c’est moins fun quand on a rendez-vous à la banque, comme c’était mon cas aujourd’hui. Comme depuis des lustres j’aime promener avec moi la lumière d’un livre dans les situations les plus abstruses, j’avais pris sous le bras le livre de Déborah Lévy : Le coût de la vie. Parfait, ai-je pensé, pour un rdv à la banque.
Je travaille sur un prochain EP, cinq nouvelles chansons qui seront produites par Brice. Rodolphe a donné son accord pour enclencher le projet chez Roy Music, ce qui me ravit. Parallèlement, j’écris des textes pour différents artistes et suis en apnée pendant au moins deux à trois semaines dans la réécriture de mon prochain roman. Iris qui a lu la V1 m’a confirmé ce que je pressentais : beaucoup trop long. Voilà pourquoi, sans doute, je n’ai pas beaucoup de retours de mes premiers envois : les gens se sont endormis en le lisant. Je regrette de l’avoir envoyé un peu tôt. Il sera bien meilleur pour les prochains tours. J’enlève des choses, écris de nouvelles scènes, je dégage sans état d’âme tout ce qui me parait dispensable ou un peu trop gnan gnan. Même les réflexions gnan gnan auxquelles j’accorde un certain style ou un certain impact quand je les relis, elles dégagent ! - et bien qu’il y ait souvent un tas de choses gnan gan qui ont du succès. Mais bon, c’est un leurre d’écrire pour avoir du succès, du moins c’est un processus fastidieux et assez dégradant pour soi. Ce qu’on désire réellement, ce n’est pas écrire pour avoir du succès, mais avoir du succès avec ce qu’on écrit. (Genre de trucs un peu gnan gnan qui pourrait dégager à relecture).
La beauté sauvera le monde. Quand on me sort cette phrase, prononcée par le Prince Mychkine dans l’Idiot de Dostoïevski, je pense à cette jeune femme d’une beauté rare, envoûtante qui l’autre soir m’a laissé aussi subjugué que si je m’étais retrouvé devant une peinture de John Waterhouse, avant que je ne la suive du regard envoyer les deux chiens qui l’accompagnaient courir sans aucune pitié derrière des lapins qui n’avaient rien demandé. Avec des cris plein de hardiesse, la jeune beauté encourageait ses clébards à réduire les lapins en pâtée. Alors oui, peut-être, la beauté sauvera le monde, me suis-je dit. Mais ce soir, elle ne sauvera pas le monde des lapins.
#writerslife
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