Articles

Affichage des articles du août, 2020

142

  Writer’s life (142) Je lis le « Napoléon » d’Eli Faure - selon moi, un des + grands stylistes français, il faut lire son « Histoire de l’art » si beau littérairement, et j’arrive à ce passage de son « Napoléon » où il dit : « Il y a en chacun de nous, une force centrale, que la plupart d’ailleurs, ne savent pas utiliser. Impérieuse et en même temps dominée, elle fait l’homme supérieur, c’est-à-dire le poète (…) ». Dans un premier temps, je me dis : c’est quoi ce délire ? et puis, ensuite ,sur mon fil Facebook je tombe sur le reporter de « Brut » qui suit en direct les déchainements de violence autour des Champs-Elysées, tous ces êtres déshumanisés, stupides et opportunistes, ces demi-nazis qui s’ignorent, qui se livrent à du vandalisme urbain et des pillages en toute impunité, s’encouragent en poussant des cris de bêtes, et je me dis : ok, peut-être qu’Elie Faure a raison… Pour sa thèse, Myriam me demande : « As-tu déjà écrit par amour ou pour plaire à quel

141

  Writer’s life (141) J’avais prévu d’écrire Alcie 3 cet été mais, avec la sortie du 1er juste avant le confinement et la fermeture des librairies, il faut attendre de voir comment l’épisode 2 prévu pour novembre se comportera en librairie, l’impact, les ventes, avant d’acter, de se lancer ou pas sur un épisode 3. J’ai quand même beaucoup travaillé cet été sur différents projets, dont la V1 de mon prochain roman. J’apprends aussi à dire non à des sollicitations dans lesquelles je sais que je n’aurais pas la place de m’impliquer ou de m’épanouir et d’y loger une partie de mon coeur - sinon ça finit par me rendre malheureux (peu importe le succès).  Voulu lire aujourd’hui « Fantastic Mr Fox » de Roald Dahl et je tombe ce matin sur un article qui raconte que « la justice donne son feu vert pour l’élimination de 1430 renards en Seine maritime ». Je pense que si vous êtes un renard en Seine maritime , mieux vaut ne pas avoir affaire avec la justice. Une nouvelle qui m’a t

140

  Writer’s life (140) Hier, à la toute fin de l’atelier sur les lettres d’amour, alors que je parlais de la correspondance d’Albert Camus et de Maria Casares, début de conversation très intéressant quand une des participantes pose la question de la puissance littéraire des amours illégitimes : est-ce que les amours empêchées (bien qu’exaucées/réciproques) sont + brûlantes, + belles, et + intenses en terme de création littéraire ? Hé bien peut-être dans la mesure où l’écriture, la lettre d’amour précisément, le roman, deviennent le territoire où exprimer cet amour, le lieu des lieux, le parc sur aucune carte, le paradis sur terre où les phrases sont des arbres, l’El Dorado des amours aussi impossibles qu’inéluctables. C’est aussi le grand espoir et le paradoxe de la lettre d’amour, on ne peut plus s’arrêter d’écrire, et pourtant on rêve d’un point final qui aurait la forme d’un baiser. Revu « Les Affranchis », de Scorsese. Pendant les deux grands plans séquences du film, des images de l

139

  Writer’s life (139) Lu une étude révélant les fantasmes les plus courants des femmes. En première position : coucher avec une autre femme. Puis, arrive très vite dans les premières places du top : coucher avec un écrivain.  Lu une nouvelle admirable de Michel Déon : « Le maillot ». J’aimerais beaucoup aimer Michel Déon, le romantisme dilettante et canaille de son roman « Les gens de la nuit » peut me séduire, enfin, disons que je reconnais sa dextérité, mais dès que je cherche à me renseigner sur lui, je tombe sur des trucs que je trouve épouvantable. Par exemple, je regarde une interview en vidéo dans laquelle il dit : « Il ne faut pas s’apitoyer inutilement sur la vie des oiseaux. Les oiseaux sont très nombreux, on peut en tuer quelques uns ». Bon, je sais : autres temps, autres moeurs, mais quand même, je préfère retourner vers Nabokov et ses filets à papillons (avant que j’apprenne peut-être un jour qu’ils les épinglaient sadiquement dans des boites d’entom

138

  Writer’s life (138) Je suis en plein trip Goscinny parce que je travaille sur plusieurs projets jeunesse à la fois. Pour la jeunesse, au détour d’une phrase, je fais remonter à la surface les choses qui me heurtaient quand j’étais enfant et je les évoque en atténuant leur violence, dans une forme réparatrice, d’où ce qu’on me dit souvent et qui me fait plaisir, la profondeur derrière l’impression de légèreté. Le truc admirable d’une histoire comme « Les nocturnes littéraires » c’est que d’année en année les lectrices et lecteurs reviennent soit pour me prendre une nouveauté, soit pour me parler du livre qu’ils ont lu - à Josselin cette personne qui est venue me dire à quel point « Le goéland qui fait miaou » enchante (c’est un livre-disque) les journées de toute la famille. Ce sont des moments merveilleux. Je crois donc que les festivals ou les événements littéraires qui ne jouent pas la fidélité avec une autrice ou un auteur se coupent de ce lien particulier qui se noue autour des l

137

  Writer’s life (137) Dans l’idéal, j’aimerais faire une rentrée littéraire chaque année. Je n’en ai pas cette année, mais ne serai quand même pas absent des librairies (2 nouveautés jeunesse, une en septembre, l’autre en novembre). Évidemment, pour la rentrée littéraire chaque année, c’est mieux si on a des soutiens déterminants et des ventes conséquentes (ce qui n’est pas -encore - mon cas), ça limite la noyade, la sensation d’insuccès, les épaules de plomb. Et, tant que l’inspiration est là (et le travail et la sincérité) et qu’on est heureux de ce qu’on produit, sincèrement heureux - je parle délibéremment de bonheur plutôt que de satisfaction, car il n’y a que les cons qui sont satisfaits d’eux-mêmes, ou ceux qui ne se relisent pas, ou ceux qui lisent en public des extraits de leurs textes avec la même assurance qu’ils envoient par sms des photos de leur corps à une ou deux groupies des premiers rangs - tant que l’inspiration et le bonheur sont présents, une fois le texte rendu à