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 Writer’s life (138)


Je suis en plein trip Goscinny parce que je travaille sur plusieurs projets jeunesse à la fois. Pour la jeunesse, au détour d’une phrase, je fais remonter à la surface les choses qui me heurtaient quand j’étais enfant et je les évoque en atténuant leur violence, dans une forme réparatrice, d’où ce qu’on me dit souvent et qui me fait plaisir, la profondeur derrière l’impression de légèreté.
Le truc admirable d’une histoire comme « Les nocturnes littéraires » c’est que d’année en année les lectrices et lecteurs reviennent soit pour me prendre une nouveauté, soit pour me parler du livre qu’ils ont lu - à Josselin cette personne qui est venue me dire à quel point « Le goéland qui fait miaou » enchante (c’est un livre-disque) les journées de toute la famille. Ce sont des moments merveilleux. Je crois donc que les festivals ou les événements littéraires qui ne jouent pas la fidélité avec une autrice ou un auteur se coupent de ce lien particulier qui se noue autour des livres, manquent un aspect de ce qui rend la rencontre encore plus belle : la promesse, la possibilité, et le grand bonheur pour le lecteur autant que pour l’auteur, des retrouvailles. 
Je suis totalement obsédé par la chanson « Betty » sur le dernier album de Taylor Swift. Je me suis précipité sur l’album dès que j’ai su qu’Aaron Dessner du groupe « The National » avait écrit le disque avec elle. En France, en français, c’est très difficile de faire des choses similaires, c’est ce que j’essaie de propager dans mes ateliers d’écriture : une simplicité, une profondeur, une émotion, une efficacité, immédiates. Mais ici, + les gens font des choses absconses à la Bashung (sans avoir son charisme), + ils se croient poétiques. Ou alors c’est d’une nunucherie à en pleurer. De mon côté, j’ai rarement la place, la confiance ou les moyens, dans mon travail en chansons pour faire vraiment des choses valables. J’essaye quand même, à chaque fois, de taper le + fort possible. Et il y a des titres où je suis arrivé à quelque chose de satisfaisant en terme d’ellipses et d’efficacité poétique, comme « Le monstre sous la palissade » par exemple. Mais, bien sûr, c’est passé inaperçu.

#writerslife

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