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Writer’s life (53)
Pendant une belle rencontre au sujet de mon nouveau roman à la médiathèque de Ludres, une femme médium dans le public a eu des flashs me concernant. À la fin, elle dit à une des organisatrices qu’elle voudrait me faire part de ses flashs et j’ai dit ok seulement si c’est positif (suffisamment de choses me désolent au quotidien pour qu’on m’en ajoute). Après qu’on lui ai rapporté ce préalable, j’ai vu la médium me lancer un regard désolé et partir en trombes… (je déconne). C’étaient des flashs au sujet de ma maman, des choses qui n’ont pas spécialement connecté en moi sauf une : ma maman était aujourd’hui heureuse, entourée de roses et de fleurs. Ma mère adorait les roses. Les promeneurs qui s’arrêtaient devant la maison de Marsinval, rue Joachim du Bellay, le dimanche après-midi, l’interpellaient toujours quand elle travaillait dans son jardin pour la complimenter. Alors, de la savoir entourée de roses, cela m’a un peu apaisé.
Le livre, le roman, est un espace où je peux mettre les moments de bonheur intense qui arrivent. Je n’y mets pas seulement la tristesse. Parfois je vis des choses en bonheur si violentes qu’elles sont très près de la tristesse. C’est comme une route sous les étoiles qui viendrait tout à coup s’interrompre. Je crois que le livre est avant tout un espace pour loger le + durablement possible toutes ces choses qui vous traversent et vous bouleversent. En bonheur et en tristesse. Les chansons, c’est d’un autre ordre. Les chansons ce sont des barques, des radeaux parmi la foule, des gants de boxe aussi, des brindilles dans la tête ou des rampes dans la nuit noire de l’oubli. C’est pour ça que je me sens prêt, imminemment prêt pour l’écriture. En permanence, imminemment prêt.
L’autre jour dans une interview j’ai dit au sujet de La petite sonneuse que ce livre était en quelque sorte pour moi une carte d’identité à validité permanente.
Encore des trajets. Dans le train, pendant que sur le siège à côté un type n’arrête pas de surligner des feuillets dont le titre est : «La dégradation de la planète : une crise éthique et spirituelle», je lis un poème de Bukowski qui commence par : «J’ai
mangé ta chatte comme une pêche». #writerslife

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