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Affichage des articles du novembre, 2021

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  La joie suit la flèche de l’instant, épouse le présent, le déborde tout le temps. Le chagrin, d’où qu’il vienne, réclame des territoires spécifiques. Je parle d’un ami qui, chaque fois qu’il est en présence de la patronne du restaurant où nous dînons, frétille de tout son être et s’illumine de l’intérieur. Je dis : c’est comme s’il avait une guirlande électrique de noël autour du cœur, et Lucie me dit : C’est très beau ça, note-le ! C’est assez difficile d’être raide dingue d’une restauratrice parce que si vous tombez amoureux, normalement vous ne mangez plus que des soupirs, l’appétit est coupé, vous renvoyez votre assiette sans y avoir touché et, évidemment, cela peut vexer la restauratrice concernée. Deleuze dans ses entretiens avec Claire Parnet : “On n’écrit que par amour, toute écriture est une lettre d’amour.” Hum.. Oui. Tous mes romans ont été des lettres d’amour. Le premier, l’amoureux en lambeaux. Le dernier en date, La petite Sonneuse de cloches. Et le prochain aussi :...

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  Writer’s life (200) Sur le stand de la libraire au festival du livre du Var, il y a une fille qui a une silhouette extraordinaire. Elle propose un livre où elle relate sa traversée de l’Australie en stop. Ceci expliquant sans doute cela. J’apprends plus tard que les autrices qui l’entourent sont bluffées de la capacité de cette fille à haranguer les gens, les faire s’arrêter, à leur raconter sa vie et à leur faire acheter son livre. Sans doute aussi un des avantages indéniables de la pratique du Stop. Conversation très intéressante avec Perrine et Sandrine au petit déjeuner. Je leur dis que je préfère avoir un nombre raisonnable de livres et qu’ils soient tous pris, plutôt que des montagnes d’exemplaires qui restent sur les tables, notamment pour les libraires. Perrine me dit : En somme, tu préfères la frustration du manque à la culpabilité du trop. Hum ! Je lui demande si elle dirait la même chose, en amour. Sandrine a une théorie intéressante, elle pense que l’espace des librai...

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  Writerslife (196) L’autre jour à Saumur, un lecteur est venu se faire dédicacer cette page de Télépoche qui m’avait mis en avant à la sortie de « Comme elle se donne ». Cette photo et cet article m’avaient valu pas mal de péripéties. C’est drôle, parce que j’en parle précisément dans un des chapitres du « Petit éloge du baiser ». Je raconte une de ces péripéties. Des filles qui m’invitaient chez elles. Je me souviens aussi d’un concert au théâtre de Suresnes où juste avant d’entrer en scène Rodolphe m’avait apporté un paquet de lettres envoyées à Roy Music suite à cet article. « Lui écrire » promet l’article En 2005, on ne pouvait pas encore joindre les gens directement comme aujourd’hui. Enfin par mail, si. Donc, des lettres enflammées, qui m’étaient adressé. Il faut dire que je faisais mon fanfaron à l’époque, à la mention vie privée dans Télépoche j’avais répondu : Mouvementée. Pauvre crétin plein de posture, je faisais le fanfaron alors qu’en réalité je me consumais pour un ...