Articles

Affichage des articles du juillet, 2022

225

  Writer’s life (225) Interview pour mes près de 20 ans de songwriting et ma participation à + de 400 chansons dans un milieu, disons, professionnel. Sur mes rapports avec les DA et les chefs de projets à mes débuts, je dis : « plutôt bons » Et j’ajoute : “Ce qui est difficile, souvent, c’est de chercher une forme stable, fixe, je parle du texte, pour des personnes qui vous considèrent comme interchangeable et qui sont elles-mêmes interchangeables. » Je pense qu’on n’est pas “écrivain” à cause d’un roman écrit ou publié, on est écrivain grâce au roman d’après, celui qui vous enveloppe entièrement de sa chair de mots et de situations, cette permanence irrésistible, naturelle et obsessionnelle, entre le désir et l’apparition. J’ai acheté un livre de poche à la librairie sur les Grands Boulevards histoire de me donner un peu d’air avant de descendre en immersion dans la vulgarité de celles et ceux qui prennent les rames de métro pour des cabines de téléphone. Apposé sur le livre de la...

224

  Je suis heureux d’être lauréat du prix d’aide à la création littéraire de l’Académie Française, ça change de toutes les fois où j’ai demandé des aides à l’écriture au CNL sans les obtenir et m’obligeant, en plus, à me farcir les commentaires désobligeants sur mon travail de tel ou tel écrivain obscur présidant la commission d’aide. L’autre jour j’ai discuté avec une fille, célibataire, libre - car on peut aussi bien être en couple, libre par ailleurs - qui me racontait que ça la fatiguait par avance de retomber amoureuse. Pour la raison qu’il allait falloir à nouveau raconter son histoire - son passé, son job, ses manies, ses fantasmes, ses ex, ses tares - à sa nouvelle ou son nouveau partenaire. J’ai trouvé ça à la fois drôle et sensé, et très proche d’une démarche d’écriture, se raconter à nouveau. Dans la rencontre amoureuse se donner un corps par le récit avant de recevoir le corps de l’autre ou d’accepter son propre corps entre les mains de l’autre. Très proche de l’écritur...

223

  Juliette (D) sur qui je tombe rue Huyghens me dit : « Te croiser de bon matin, ça met de la Soupline dans la journée. » Terminé et rendu les épreuves de la Ballade de Pattie, George et Eric. Encore une semaine de rendez-vous parisiens puis un mois et demi ferme d’écriture pour la V1 d’un prochain roman. Mais, comme souvent, le livre est déjà en train de s’écrire avant que je ne m’y mette réellement. Des morceaux de dialogue me viennent dans la journée, s’assemblent sans que je m’en préoccupe encore, les sentiments que me procurent telle ou telle rencontre trouvent leur place naturelle dans les hautes herbes du texte en friche. Parallèlement, le travail sur de nouvelles chansons prend de l’ampleur. Il y a un titre, une sorte de single, qui met tout le monde d’accord. Il en faudrait bien trois autres. Week-end dernier intense et difficile à me partager entre deux festivals littéraires qui comptent beaucoup pour moi : Saint-Maur-en-poche et Saumur. Parfois je sais que je vais revoi...