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Affichage des articles du février, 2019

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Writer’s life (16) Mon père possédait peu de livres. Grand sportif pas grand lecteur (bien que commencer ou finir certains livres s’apparentent souvent à un marathon).  Il aimait « Vol de nuit » qui lui rappelait sa carrière d’aviateur et l’époque dans laquelle il avait déployé ses ailes. Je retrouve son exemplaire et tombe sur cette phrase de Saint-Ex : «Cette femme était très belle. Elle révélait aux hommes le monde sacré du bonheur. » Purée ! Commencé et terminé ce week-end le scénario d’une idée de court-métrage qui m’est venu l’autre jour. Finalement, ce qui me rapproche de mon père c’est que j’écris comme il traversait les océans à bord de son avion, quand il faisait la liaison Paris-Los Angeles-Tahiti, une nuit et un demi-jour, ce genre de traversée sans escale. Au café Le Hibou, Carrefour de l’odéon, je dis à Zoé que dans un de ces livres de santé/bien-être que j’ai vus dans le bureau de Marie-Hélène, un docteur affirme que « Si on ne mange pas le matin on reste jeune + lon...

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Writer's life (15) Dans l’introduction de « Brisure à Senestre », Vladimir Nabokov dit : « Quand je reviens à mes livres, ce qui me plait le plus, c’est le murmure qui accompagne telle ou telle mélodie secrète ». Que dans mon prochain roman on entende le + possible ce « murmure qui accompagne telle ou telle mélodie secrète » est vraiment ce que j’ai essayé de faire. Sans relâche. Je marche le long de la mer. La contemple. Elle est ici et immense, comme la nostalgie d’une fin de roman. La mer est une inconnue à deux bords. Quand je suis fatigué ou perdu, je travaille. Seule façon de me retrouver. De retrouver un corps. De retrouver un peu de flamme. D’espoir par la fiction. (Comme dans l’amour ?) Olivier me dit qu’il a fait toute sa carrière (amoureuse et le reste) sur ses yeux verts. Puis il ajoute et soutient que génétiquement c’est une sorte de malformation d’avoir les yeux verts, comme posséder un deuxième pouce à une main, ou un troisième téton. Soren me dit que celui qui aime ...

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Writer’s life (14) Travail acharné sur mon prochain roman. J’essaye de trouver la grâce, d’affiner vers la grâce, et en même temps il y a ces scènes qui constituent le roman et desquelles je n’arrive pas à me défaire. Je n’ai pas envie que le roman me mette à la porte de ces scènes. Je m’aperçois surtout qu’avec ce roman je vis un des problèmes que j’expose dans le dernier, la façon de travailler de mon héros dans 37. Avec 37, étoiles filantes qui se passe entre Montparnasse et Saint-Germain-des-Prés, je pensais quand même qu’on me donnerait un Prix de Brasserie. Eh bien non, comme quoi : Nul n’est pro-fête en son Paris. Keren me parle de sa nouvelle chanson, elle lui a été inspirée par Virginia Woolf, enfin la rencontre de ce que lui inspirait le destin de Virginia Woolf et ce qu’elle était en train de vivre au moment de sa création. On a une très bonne discussion avec Keren sur la création, le fait que ce que l’on expérimente de crucial ou de vivant part se loger pour exister dans le...