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Writer’s life (125) Dans le train, un couple avec un enfant me rappelle un autre couple, voire un autre encore, comme si les gens s’emboîtaient selon des caractéristiques bien précises, que leurs rencontres, leurs amours, leurs trajectoires, appartenaient à des boîtes de jeux de société - jeux d’aventures, de construction, de stratégie, voire de hasard - tout parait si bien organisé. La jeune femme est face à moi, à trois rangs de distance. Happée par son téléphone. Mon regard détaille la finesse de son cou, de ses poignets et ses mains, ses yeux noirs en amande, ses cheveux bruns coiffés en chignon, et puis sur un voyage de plus de deux heures il y a toujours l’extraordinaire moment de libération (de ses cheveux) (avant de s’endormir). Elle me rappelle tout à presque une fille dont j’étais épris - il y a des années - et le type qui est avec elle est la réplique à l’identique du type avec laquelle cette fille merveilleuse et éblouissante a fini par se marier (oui, vous venez d’assister au spectacle d’une phrase qui retombe). Elle s’extrait du sommeil heurté des voyages en train pour répondre à une question posée par l’enfant. Derrière son masque en tissu bleu. Ses cheveux plus sombres au passage d’un tunnel. Je reviens sur la personne à qui elle me fait penser et me demande pourquoi elle n’est pas tombée amoureuse de moi, autrefois ailleurs, dans cette période d’euphorie et de tristesse perpétuelles où je lui étais dévoué. Peut-être que j’ai la réponse de nouveau à l’instant, peut-être que je ne correspondais pas au schéma que j’ai maintenant sous les yeux, à la bonne boîte de jeux. Parfois, ça ne sert à rien de s’en faire. La vie se charge de ranger pour vous ce qui fait désordre dans votre cœur. #writerslife

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