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Writer’s life (124)
Quelques journées et nuits de profond abattement (que je dissimule plutôt bien), peut-être parce que je sors de l’écriture d’un roman de trois cent pages, de l’espace utopique de ce roman qui, comme le dit Michel Foucault dans « Les hétérotopies », est « la tente d’Indiens dressée au milieu du grenier » , et quand vous sortez d’un espace utopique comment ne pas trouver le retour au réel profondément décevant ?
Toutes ces choses où ma marche de manœuvre est si faible. Tellement réduite.
Même si c’est un espace préférable/ utopique, il y a aussi que la forme fixe d’un roman est tuante parce qu’avec le temps on a toujours envie de dire les choses autrement, différemment. Le but serait donc d’atteindre une forme invariable à lecture, mais ce n’est jamais satisfaisant. Je retombe sur un passage de « Pagaille Monstre » que j’aime bien. La scène de baise du chapitre 69 (Yeppie !) J’aime bien l’histoire de la panthère qui manierait l’usage du fume-cigarette (sorte d’hommage à la sophistication des sixties façon Blake Edwards), mais ce que je préfère dans cette page c’est la phrase : «Sa robe jaune laissée à terre n’est plus que marmelade de souvenirs ».
Je la relis et soudain je me dis : ah j’aurais peut-être du faire : « n’est plus qu’UNE marmelade de souvenirs. Voilà, j’y réfléchis encore et encore, ça m’obsède et le temps que j’y réfléchisse encore et encore, j’imagine, le pot de marmelade a été mangé et la jolie fille envoûtante et dénudée est devenue arrière grand-mère.
#writerslife
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