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Writer’s life (123)
Toujours de fortes douleurs dans le bras (de ma chute dans l’escalier pendant le confinement), toujours de vives douleurs dans le coeur (de tout ce dont je me languissais et qui a été sucré à cause du confinement).
Retombé sur l’édition Pocket de « Warum » de Pierre Bourgeade qui m’avait beaucoup plu à sa sortie quand j’étais jeune homme (il faut comprendre que quand je dis : quand j’étais jeune homme, disons, vers trente ans). La dernière phrase du livre est admirable : «Il me fallait écrire pour sortir de cet enfer. Écrire. Écrire. Écrire. Écrire un roman. Y jeter ma jeunesse, mon désir, ma force. La nature du roman, c’est la survie. » Hum !
Appel de Charlotte qui me dit qu’elle a pitché mon prochain roman lors d’une réunion éditoriale et que cela a été accueilli très favorablement. Appel de J.B. que j’avais rencontré à Morges et qui me propose de participer à l’écriture d’un spectacle. Je lui dis que j’ai déjà tellement de travail en cours, mais si j’arrive à me projeter et à être pertinent peut-être que ça peut aller vite. J.B. me parle d’un extrait de « J’aurais voulu être un Beatles » qui est un des passages que j’ai adoré imaginer et personne ne m’ en a encore parlé (il faut dire que le livre sorti un mois avant le confinement a été encore peu lu). Un passage dans la nouvelle sur Paul McCartney. Paul est adolescent, il a traversé la ville pour se rendre chez un étudiant qui lui a appris un accord de guitare inédit, au moment de quitter la piaule, comme tous ces intérieurs anglais se ressemblent, il croit voir sa mère récemment disparue, en bas, dans la cuisine. Il en vient même à rêver une fraction de seconde que sa mère n’est pas morte et qu’elle a refait sa vie à l’autre bout de la ville. J.B. me dit : « J’ai encore mes parents. Mais, comment dire, ce passage, qu’il puisse imaginer ça, qu’il trouve ça plausible parce qu’elle serait encore vivante, c’est juste bouleversant. »

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