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Writer’s life (18)

Travaillé tout le week-end sur un nouveau projet. C’est si joyeux d’être emporté. Tant que l’inspiration est là, il faut y aller. Ce qui vous fout dedans, c’est l’interruption. Dans la vie aussi, je crois. Dieu que je hais les interruptions quand je suis porté par quelque chose (ou quelqu’un) qui me concerne.
Me suis battu avec des corrections sur une « nouvelle » qui va être bientôt publiée. Finalement, ce sera vraiment très bien. Mais j’ai dû tout repasser parce que la correctrice avait suggéré pas mal de petits trucs qui peuvent bien sûr paraître anodins mais qui cassaient mon rythme et mes intentions (et mon moral). Par exemple j’écris : « dans l’espace confiné de se marcher dessus », et après le passage de la correctrice ça devient : « dans un espace confiné où se marcher dessus. » Euh…je comprends que c’est + français sans doute mais si je l’ai écrit ainsi c’est que je trouve ça + rapide, meilleur de mon point de vue, bien + intuitif. En relisant la somme de corrections suggérées sur ma nouvelle, j’ai l’impression de ne pas savoir écrire, et en même temps je crois que pour que quelque chose sorte d’un texte il faut être ennemi du « savoir écrire ». Si un roman devient le rapport administratif d’une histoire à raconter, il faut travailler pour la télévision. Autre exemple, j’écris à l’origine : «Elle cherchait le ciel. Elle aussi, au gré d’une pause. », et ça devient : «Elle cherchait le ciel elle aussi, au gré d’une pause. » Là encore, pour moi, ce n’est pas du tout la même chose.  
J’aime les passerelles entre les livres (j’en mets le + possible entre les miens). Par exemple je trouve qu’il y a une passerelle entre cette phrase de Salinger dans The Laughing man : « The second was a girl aboard a carribean cruise ship in 1939, who threw her cigarette lighter at a porpoise » et une phrase de The Waves de Virginia Woolf : « For such gesture one falls hopelessly in love for a lifetime ». Cela étant dit, ou pour cette raison, je ne suis pas d’accord avec cette idée de Virginia, le soulagement d’avoir terminé. Quel soulagement ? Non.

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