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Writer’s life (29)
Au siège de l’éducation nationale le réfectoire du sixième étage offre une vue spectaculaire sur les Invalides et la Tour Eiffel, en revanche les gens qui y travaillent sont moyennement cool, plutôt que de demander si vous pouvez leur faire une place à table, ils vous demandent de dégager pour que le roulement soit efficace.
On a fait un merveilleux binôme avec Jenna pour sélectionner les textes. J’avais mis dans la marge des annotations du genre : « Pas près de pécho » ou « Pour France culture un jour de grève générale », ce genre de commentaires épouvantablement sympas. Je dévoile à Jenna le poème qui m’a le + convaincu et elle me dit : «Ça te ressemble. L’amour un peu ambigu… », « Ambigu ? » m’insurge-je. « Oui clairement. » répond-t-elle. Après, comme nous avons fini en avance nous avons établi le « hit parade des écrivains qui visiblement considèrent aussi important de montrer leur gueule sur Instagram le + souvent possible que de faire une oeuvre. ». Nous avons trouvé trois premiers ex-aequo.
Comme je parle du côté pénible de tous ces gens qui se font envoyer des livres sans faire l’effort de les désirer réellement, Brice (H) m’apprend un mot japonais fabuleux : «Tsundoku » : le fait d’acheter des livres que tu ne vas pas forcément lire, juste parce qu’être entouré de livres procure un bien être. Quel mot génial et quelle merveilleuse civilisation !
Lucas m’apprend le mot “Alfreika”, un sort islandais prononcé par ton ennemi pour t’affaiblir : tous les lutins qui peuplent ton territoire, ta maison ou tes terres, s’en vont, sont forcés au départ et donc tu perds tout : l’inspiration, ton identité, etc.
Je demande : « Est-ce qu’on perd aussi son envie de lutiner ?». Là serait la vraie malédiction.

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