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Writer’s life (33)

Dans le métro, un petit garçon affirme à ses potes que la station Bel Air vient de la série Le prince de Bel Air.
Présentation devant les libraires de la rentrée littéraire Robert Laffont à la Société des Gens de Lettres. L’idée de Laetitia était que chaque auteur arrive sur 1 musique en lien avec son roman. J’avais choisi « Kiss » de Prince. J’ai tenté un moonwalk en arrivant, ce qui est assez audacieux sur du Prince. « Kiss » parce que mon roman tourne autour d’un baiser. Si ce roman donne envie d’embrasser, c’est bien. Un baiser donné ou un baiser qui n’a pas eu lieu comme dans ce poème très court de Richard Brautigan que j’adore : « The phantom kiss », et que je rattache aussi à l’univers de mon roman. Un baiser qui a eu lieu, aura lieu, ou peut-être jamais. Tous les temps de l’indicatif, du passé et du futur, pour un baiser.
Dans une interview qui date de 1997, au tout début de la frénésie pour internet, on interroge Prince sur les sites qu’il aime visiter. Il répond : la section News d’AOL. Puis le journaliste lui demande : « Are there any sites that you think are especially bad ? », et Prince répond : « Bad is not a word I use unless I am describing a fine girl ». Encore un week-end à écrire comme un dingue, à travailler. Pas mal de projets en cours. Depuis quelque temps, dans tout ce que je fais il y a des passerelles, des passages secrets, des couloirs ou des émotions communicantes, tous ces textes éclairés par un semblable feu intérieur. C’est épuisant mais le plus souvent c’est exaltant. j’ai l’impression que tout est à la fois morcelé puisque ce sont différents projets et pourtant terriblement unifié. J’obéis à la logique d’une nécessité intérieure, cette logique (en feu) guide mon imaginaire.
Je ne comprends jamais les arguments de vente, les arguments marketing sur les jaquettes des livres qui disent : « Plus de 400 000 lecteurs ! » ou « Déjà 400 000 lecteurs conquis ! ». C’est comme si une personne séduisante, que vous rencontreriez par hasard ou sur recommandation, vous racontait : « Hey, j’ai 400 000 personnes qui m’ont tenu entre leurs mains ». Franchement, qui a envie d’être le 400 001 ème ?

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