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Writer’s life (36)
Je m’endurcis. Quand j’avais 20 ans et que je devais débattre avec une personne affolante de vulgarité et de bêtise je prenais ça pour un affront personnel. Aujourd’hui j’arrive à m’en foutre, à répondre en mordant à peine.
X me parle de son associé, qui suite à un divorce long et douloureux, est pris de frénésie amoureuse et sexuelle et multiplie les conquêtes. Plusieurs relations et plusieurs cibles en même temps. Hier soir encore au restaurant il chassait de manière effrontée (tout ce qui me donne envie de dégueuler). X me dit : « En tant qu’associé ça me rassure sur ses compétences d’entreprenariat. »
Je demande à Dominique (Dalcan) si après son tube des années 90, il n’a pas eu envie de poursuivre dans ce registre, d’en faire un deuxième. Dominique me répond que non, qu’il a le seppuku comme trademark. J’ai adoré cette réponse.
Alain (Chamfort) me raconte que quand il se remet à composer après un certain temps, il doit se débarrasser de ses mauvaises habitudes avant d’arriver à quelque chose qui le transporte. Je ne pense pas que je fonctionne comme ça avec l’écriture. Je replonge avec délice dans mes mauvais habitudes. Enfin, je dirai plutôt qu’à chaque émotion trop forte, trop grande pour moi, je retrouve l’écriture comme ma maison. La maison où je cours m’abriter.
C’est dingue comme la pluie me réconcilie avec Paris. Elle ne peut rien pour diluer mes chagrins, mais a au moins le mérite de nettoyer les rues.

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