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Writer’s life (51)
Première grande vraie semaine de rentrée (littéraire). Comment exister d’un peu de feu dans le grand fourbi ou la petite passoire (médiatique) ? Un syndrome Christophe Colomb quand certains jours vous avez l’impression que gagner un peu de visibilité est encore et toujours un continent à conquérir.
Fabienne m’écrit qu’elle a rêvé de moi : j’étais dans la cour de son lycée, au téléphone, dans un grand manteau noir. J’avais l’air puissamment triste. Alors, elle m’a serré dans ses bras. Et Catherine est arrivée en voiture, elle venait de passer son permis, et comme j’expliquais à Fabienne que j’avais raté un avion pour aller en Vendée elle me proposait que Catherine et elle me conduisissent à destination. J’ai répondu à Fabienne qu’ayant depuis l’adolescence à cause d’un voyage aux USA plein de trous d’air (l’adolescence fut déjà pour moi un voyage plein de trous d’air) une frousse bleue de l’avion, j’ai sans doute prétendu l’avoir manqué pour de toute évidence voyager avec elles.
Longue et très belle lettre de Sissi qui a lu « La petite sonneuse de cloches ». Entre autres jolies choses, elle me dit que la lecture du roman lui a rappelé une entrée de mon Journal en ligne, d’il y a fort longtemps, dans laquelle je racontais une nuit pluvieuse dans une cour où j’avais attendu transi jusqu’à cinq heures du matin une jeune femme qui rentrait de soirée. Hum. Je ne me souviens ni de la nuit, ni de la cour en question, ni de qui j’attendais, mais je me reconnais bien là.
Chaque fois qu’un photographe me demande d’ôter le casque que j’ai autour du cou avant de prendre sa photo, je me remémore ma rencontre avec Matt Salinger au moment d’aller disserter de l’oeuvre de son père devant des collégiens. À l’instant où il nous faut gagner la scène, j’ai mon casque autour du cou et je fais un geste pour l’enlever et Matt me dit : « Mais non, garde-le, c’est tellement cool ! »

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