70

Writer’s life (70)
Parfois une personne - une silhouette, un visage, un tempérament, une présence - m’obsède tellement que je n’ai d’autre choix que de la mettre dans un livre, comme pour tenter de me libérer de cette obsession, mais souvent c’est sans compter sur l’effet boomerang de la littérature...
En terrasse du Flore, conversation avec deux trois it girls rescapées de la chienlit parisienne (sorte d’hommage à la nouvelle vague et à Anna Karina)
Dans mon Beatles, j’ai fait un passage secret, un tunnel parfait, entre le livre et une scène emblématique de La petite sonneuse de cloches. Je n’ai pas encore une communauté de lecteurs très étendue (quoique, ça progresse) mais voilà, la lectrice ou le lecteur attentif et passionné pourra prendre ce tunnel pour se retrouver directement dans une scène refuge de La petite Sonneuse. Le moment qui est à l’origine du livre, en quelque sorte.
Dans une interview à l’Express qui date de 1961, Vladimir Nabokov avoue à Anne Guérin qu’il n’aime pas Dostoievski. Son interlocutrice s’étonne, il s’explique dans un rire : “Dostoievski écrit de la littérature sentimentale pour jeunes filles....qui plaît aussi beaucoup aux jeunes garçons.” Puis, pour en finir au sujet de Dostoievski : “C’est un journaliste : il ne créé pas, il n’a pas le temps.”
À la boulangerie X où j’achète parfois une brioche aux pépites de chocolat, face à la jeune employée qui s’occupe de moi en laissant se déployer hors de sa blouse un cou longiligne aux grains de beauté noirs et magnétiques, je fais des efforts spectaculaires pour ne pas dire, quand vient mon tour : “Je voudrais votre cou aux pépites de chocolat s’il vous plait..”
Je me demande s’il y aura un piano, sur le campus, à Nancy, sur lequel je pourrais continuer à m’entrainer de temps à autre de mes journées rythmées par les mots et le travail sur un prochain roman.

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