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Writer’s life (80) Première et unique tribune que je signe, je crois. Ce matin, appel de Frédérique qui me sollicite pour être un des signataires du texte de Caroline sur le harcèlement sexuel dans le milieu de l’édition française. Tribune publiée sur France Info. Je ne signe jamais de lettres ouvertes, de pétitions, etc.. Je préfère signer uniquement les textes que j’écris et déjà je trouve toujours un truc à y redire quand je me relis. Cela étant, si je dois donner une fois ma signature je le fais volontiers pour ce texte de Caroline. Tous les hommes qui abusent de leur pouvoir sur les femmes, et qui croient le faire comme si c’est un dû, ça me fait tellement gerber. Et quand ils s’autorisent à le faire sous couvert de subtilité, de sensibilité, ça me fait aussi gerber. Mais j’ai l’estomac fragile en matière de rapports humains. La vulgarité, la force imposée, la violence, le m’as-tu-vu, l’opportunisme, et je me désolidarise instantanément de mon genre. Mais il faut dire que, déjà, rien que les dragueurs me font gerber. Être mis en présence, dans une fête, une soirée, autour d’une table, d’un type qui entreprend une femme avec assurance, condescendance, alors qu’elle n’a rien envisagé de son côté, ça me fait gerber. Par ailleurs, combien de fois, dans mon adolescence et après, j’ai laissé des dragueurs emporter les faveurs d’une personne qui me plaisait. Quand une fille me plait, la plupart du temps, plutôt que de rejoindre la horde infamante des dragueurs inhérente à mon genre, je préfère m’effacer. Par éducation peut-être, par tempérament sûrement. Ce qui ne m’a jamais empêché d’être intense, viril, et sexy (ça peut arriver aux + doux d’entre nous). En fait, si je me tourne vers le passé, je me rends compte que souvent quand une fille m’a plu jusqu’à envahir chacune de mes pensées, par dégoût de la façon dont se comportent mes congénères j’ai choisi d’en crever en silence. Un libraire qui ne sait pas où ranger « J’aurais voulu être un Beatles » me demande : Rayon littérature ? Rayon musique ? J’ai très envie de lui suggérer : dès l’entrée et en vitrine. #writerslife

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