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Writerslife (86) Une amie me dit : « C’est quoi toutes ces filles qui écrivent sur leur viol, leur agression sur des pages et des pages, est-ce qu’elles n’ont rien d’autre à raconter ? » « Et bien, réponds-je, si je considère que deux de mes amies sur trois ont subi des agressions sexuelles, je pense que c’est un sujet viscéral.» Le week-end dernier, une autre amie s’agaçait de la lettre ouverte que j’ai signée contre les agressions sexuelles dans le milieu de l’édition, en me disant : « Mais toutes ces filles qui se pressent pour aller sucer un type dès qu’il est un peu connu ! », « Ce n’est pas le sujet », ai-je objecté. Elle dit : « Pour moi, la meilleure façon de répondre à un type pressant c’est de lui mettre un coup de pied dans les couilles ! ». J’ai répondu à mon amie : «Mais voyons, tout le monde n’a pas ta force ! » Reçu un très beau message d’une lectrice de « L’appel de Portobello road ». Elle me dit qu’elle a été touchée par une des dernières phrases du roman sur les gens qui se ratent de peu. Elle m’apprend que face à la disparition récente de son mari, cette phrase l’a un peu consolée car au moins ils ne se sont pas ratés de peu. Et elle me confie une jolie chose qui fait écho au livre : dans le cercueil, elle a glissé une lettre et une enveloppe timbrée. C’est très beau. Ce genre de témoignage va si droit dans l’intention de ce roman. L’autre fois, cet organisateur de salons littéraires qui n’a pas arrêté de me faire des blagues (vaseuses et maladroites) sur « mon » Goncourt, me confondant sans doute avec un précédent lauréat ( Jérôme Ferrari ? Alexis Jenni ?). Il faut vraiment avoir le moral bien accroché. Après, la bonne nouvelle, c’est que j’ai une tête de goncourable, je suppose. Paris, la nuit. « C’est très réussi n’est-ce pas ? » questionne Clara. « Oui, dis-je. Réellement. » « Quel est pour toi le critère d’une fête réussie ? » me demande-t-elle. Je réponds : « Quand j’ai un métro direct ». #writerslife

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