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Writer’s life (93) Période bien sombre pour les écrivains qui ne sont pas touchés par la grâce d’un succès démentiel et dont les ressources principales concernent les rencontres, les interventions en milieu scolaire, les tables rondes etc. Déjà que nous avons eu les gilets jaunes et les grèves des transports. La saison dernière, pour la Petite sonneuse de cloches, j’ai dû annuler une demi-douzaine de dates, et dans les semaines qui viennent c’est pas moins d’une vingtaine d’événements rémunérés qui partent en fumée. Hum ! « Contre mauvaise fortune, bon coeur », dit l’adage. Je viens de retrouver une photo de l’arbre magnifique qui était du côté rue dans le jardin de la maison de Marsinval. Lui aussi est passé par tant d’hivers, et toujours il a su refleurir de plus belle. Mes parents aimaient tellement leur jardin et cet arbre. Je pense à ma mère qui ne s’est jamais laissée décourager par l’adversité. Moi, un rien m’effraie, comme depuis le jour où j’avais trouvé mon père étalé de tout son long dans l’entrée de la maison, suite à un premier infarctus. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça. J’étais seul avec lui, ma mère travaillait. Je me suis senti tellement désemparé, impuissant face à mon père prostré et à terre. Heureusement je crois, un voisin est arrivé ou je suis allé chercher un voisin (je ne sais plus). Je reviens vers l’arbre sur la photo. L’arbre qui souffrait, endurait, puis qui refleurissait à chaque saison, et moi, surprotégé par mes parents, qui n’avais vraiment pas ou peu conscience des douleurs de ce monde. Après une longue promenade dans le vent, j’ai passé l’après-midi à travailler sur un prochain roman. #writerslife

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