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Writer’s life (109) Sans doute pour vérifier qu’il est dangereux de voyager verticalement, une pile de livres dans une main une tasse de thé dans l’autre, j’ai fait un vol plané dans le petit escalier qui conduit à la mezzanine où est situé mon bureau de travail. Des faux mouvements pour me récupérer, et me voilà dans une situation assez douloureuse qui va de la main à l’épaule droites. Tout de suite j’en ai profité pour me dire que c’était l’occasion pour travailler sur les passages les plus « douloureux » de mon roman en cours. La morale de cette histoire est qu’il est plus dangereux pour un type qui écrit de rester chez soi que de courir le monde (du moins la France) comme je le fais avec mes livres depuis plusieurs années. Et qu’il vaut mieux soigner ses chutes avant que la chute vous surprenne. Moral assez bas. J’accuse le contrecoup de tous les événements pour lesquels j’avais travaillé ardemment et qui se sont annulés. Et je m’en veux d’être si lent alors que d’habitude mon imagination fuse et mon ardeur s’attèle à divers projets. Depuis un mois, il me semble que je suis dans un rythme délétère, je n’arrive pas à travailler sur plusieurs choses à la fois avec satisfaction (du moins un minimum pour avancer, n’ai pas le courage de répondre à mon courrier, et fais des vols planés dès que j’ai dans les mains deux de mes grandes passions (les livres et le thé), je laisse comme dans Alcie des pointillés pour une troisième… Je me désespère de n’être pas aussi alerte que d’habitude et pourtant en un mois j’ai écrit 30000 mots d’un prochain roman, quasiment toute la charpente, mais ce qui m’agace c’est que je ne veux pas le nourrir de nostalgie (en fait je n’ai pas du tout un tempérament nostalgique), je veux des moments neufs et vivants pour le faire vibrer de l’intérieur, pas envie que ce soit un livre de confinement (beurk), alors je guette avec impatience le retour de l’effervescence pour peupler ce livre de moments spectaculaires, je veux dire spectaculaires intimement. Les plages sont toujours interdites, mais en me promenant j’entends la rumeur des vagues qui ronronnent au loin comme un chat, et quand je m’approche, derrière une rangée d’arbres, j’aperçois la mer par effraction. #writerslife

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