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Writer’s life (128)
X qui se répand en déclarations sur la nécessité de défendre la librairie indépendante, et qui ne résiste jamais à faire une capture d’écran, qu’elle partage aussitôt sur tous les réseaux, dès que son livre entre dans le top 50 d’Amazon.
La semaine dernière une stagiaire de mes ateliers d’écriture me racontait qu’elle exaspérait son boyfriend de l’époque en écoutant en boucle : « Le jeune homme changé en arbre ». Elle avait acheté « Comme elle se donne » et s’étonne encore aujourd’hui que le disque ne soit pas passé davantage à la radio, qu’il n’ait pas connu + de succès. En fait, cela ne s’est simplement pas produit. Il y a peut-être une dizaine de personnes du secteur qui auraient pu changer la donne, si je puis dire, et elles n’ont pas été au rendez-vous. Des personnes influentes qui ont juste ignoré mon travail, décidé de ne pas en parler, ou qui n’ont simplement pas pris ça au sérieux. À défaut, il aurait peut-être fallu continuer à occuper le terrain, ardemment (mais cela a été au-dessus de mes forces à l’époque, j’étais trop malheureux dans tout le reste). Je dis ça, et à y réfléchir je crois que de nos jours si votre travail ne reçoit pas de coup de pouce décisif, et que vous continuez quand même à occuper le terrain, ce n’est pas certain que vous vous en sortiez. Mais bon, c’est pour ça qu’il faut avant tout travailler pour soi. Faire une oeuvre qui trouve sa lumière dans la nécessité qu’on y met. L’honnêteté, l’ardeur.
Interview. On me demande comment je définirais un bon livre d’été ? Je réponds : « Un bon livre pour l’été ? Suffisamment épais pour éclater un moustique contre un mur sans avoir à se relever une seconde fois. »

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