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 Writerslife (144)


Parfois, je me sens à l’étroit dans ce que je voudrais faire. Mais ce sentiment est souvent le signal pour de nouveaux chantiers d’écriture. 
La mauvaise habitude gardée du confinement est l’impossibilité certains jours (renouvelables aux suivants) de répondre à mon courrier, je suis tenté de le faire, mais tellement pris par l’écriture d’un texte que la moindre réponse est vécue comme quelque chose qui me prend beaucoup d’énergie, qui me sort du texte en cours, alors je laisse le courrier s’entasser avec un sentiment de culpabilité : notamment pas mal de très jolies lettres au sujet de « J’aurais voulu être un Beatles »
Lu dans une interview du peintre Lucian Freud : « Mes sujets avaient toujours trait à ma vie, qui je voyais, à qui je pensais. Je n’aurais jamais eu l’idée de peindre quelqu’un qui ne m’intéressait pas. » Je pense que j’agis pareil, comme un peintre. Du moins je me reconnais parfaitement dans cette vision de créer. Pour les romans c’est certain, mais même pour les livres jeunesse, je peux rebâtir tout un passage, ajouter une scène ou un personnage, à partir de « qui je vois, à qui je pense » ou à partir d’une émotion que je veux fixer - épingler comme un papillon nabokovien. C’est mon moment préféré dans la nouvelle qui suit “La petite sonneuse de cloches” dans la version Pocket, quand le narrateur demande : « À quoi bon se contorsionner dans le métro pour deviner ce que lisent les filles si tout ceci n’est qu’un rêve sur la table de nuit de Nabokov ? »
Pierre a partagé la lettre écrite par Depardieu à Deneuve dans laquelle il écrit joliment : « Il y a souvent des histoires plus fortes entre les hommes et les femmes quand la sexualité n'est pas là. » Je suis tellement d’accord avec ça, surtout quand ça pousse au final à passer à l’acte. 

#writerslife

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