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 Writer’s life (151)


13h, traversant le boulevard Haussmann côté Miromesnil, toutes ces filles qui font une pause clope à la sortie des bureaux. Me vient à l’esprit la question identique à celle que je me posais à vingt ans : « Mais quelle est leur vie ? Mais elles sont avec qui ? »
La phrase sans doute la plus prononcée de toute sa carrière par un agent de la SNCF sur la ligne Paris-Deauville : “Je vous remercie de votre compréhension.”
Je reste fasciné par «Le chardonneret » de Donna Tartt (j’aime beaucoup le film aussi, plutôt mésestimé), et pourtant que dire de ce livre ? C’est un peu long, voire très long parfois, un peu chiant, ça tourne en rond, avec des accélérations impromptues, et en dépit de cela il y a une poésie et un univers qu’on ne trouve pas ailleurs. Je pense que même avec deux, ou dix personnages peu importe, si vous arrivez à installer une poésie et un univers qu’on ne trouve pas ailleurs (traversés de quelques phrases fuselées comme des caravelles), la littérature est là, c’est gagné. 
Deux qualités essentielles je crois pour s’en sortir quand tout vous atteint pour un rien : avoir du bon sens et savoir faire de l’esprit.
Il y a quelques années que je n’ai plus de parents, et c’est une réalité qui n’est pas vraiment palpable avec les personnes proches ou que je fréquente pour qu’elle puisse me définir ou que je l’évoque avec la densité de tristesse dans laquelle elle me cueille parfois, mais tous les soirs vers six heures trente, à l’heure où je les appelais, six heures trente ou plus tard, cette réalité peut me sauter à l’esprit, me noyer tout entier.
Oui, c’est vrai, j’ai ralenti et calculé ma marche pour être en mesure de croiser cette jolie blonde qui sortait d’un immeuble de l’avenue Bugeaud.

#writerslife

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