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 Writer’s life (152)


Encore à travailler sur mon prochain roman, j’ai du mal à le quitter (pire qu’un arrachage de dent). Il faudrait faire à chaque fois le livre qui nous ressemble le plus et qui nous trahit le moins. Je vais le dire comme ça, c’est mieux : mon prochain livre sera le livre qui me trahit le moins et me ressemble le plus. C’était déjà le cas du précédent, La petite sonneuse de cloches, mais il faut à chaque fois se donner + fort je crois. Du moins préciser qui on est dans ce monde flottant. Quand on écrit, il faudrait que ce soit le livre qui nous ressemble le + parmi les livres que l’on a déjà écrit, ceux qu’on a lus et qu’on vient de lire, et ceux dont on se souvient, et ceux aussi qu’on aime avoir avec soi. Je pense que je préfère écrire des livres qu’on aime garder non loin de soi plutôt que des livres dont on se souviendrait de l’intrigue ou de tel passage. Je préfère qu’on se souvienne vaguement d’un passage mais qu’on ressente l’envie de garder le livre avec soi. Comme un talisman, en quelque sorte.
Parallèlement au roman, je travaille aussi au Petit éloge du baiser. C’est compliqué de travailler sur un tel livre dans une période de couvre-feu, pour la raison qu’un baiser c’est l’opposé du couvre feu. Un baiser, c’est une illumination. Ça doit jaillir, produire du feu. Illuminer tout. C’est du charbon pour le coeur. 
Forte inquiétude d’un confinement pile pour la sortie d’Alcie. Le premier épisode a été tellement massacré et je crains qu’il n’y ait pas d’épisode 3 si le deuxième ne trouve pas son public. Or, le livre sort le 12 novembre et comme pour le premier, le 12 mars dernier, le reconfinement pointe. C’est un livre avec des choses si intimes dedans aussi, ça me brise le coeur d’avoir si peu d’écho. Et puis j’ai déjà vécu ça au moment de la sortie de la Princesse.. avec le cirque des gilets jaunes, les gens qui n’allaient pas en librairie préféraient par internet - et sans les conseils essentiels des libraires - se réfugier sur des valeurs sûres comme le nouveau Lucky Luke, ce genre de trucs. C’est vraiment une sale période pour les créateurs et une sale période tout court. 

#writerslife

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