155

 Writer’s life (154)


Tellement envie que 2021 arrive que pour la 1ère fois de mon existence j’aimerais que le 31 décembre survienne avant noël. 
Lors du premier confinement en mars j’ai glissé dans les escaliers et ai encore de vives et lancinantes douleurs au bras droit, ce coup-ci c’est un mal de dos qui ne me lâche pas, comme si on m’avait coupé les ailes en plein vol (ce qui est assez plausible par ailleurs).
J’ai l’impression que la situation m’a replongé en enfance, je suis dans ma chambre avec ma guitare électrique, mes livres, la télévision dans la pièce d’à côté, les histoires que j’invente (autrefois sur la moquette avec mes figurines, aujourd’hui sur l’écran d’ordinateur dans mes livres), le gouvernement parental me dit « va jouer une heure dehors et reviens pour dîner », c’est juste que le gouvernement prend des mesures beaucoup plus incohérentes que celles qui ont gouverné mon enfance (et contribué à ma stabilité mentale), et que j’ai des problèmes matériels d’adulte dans une chambre d’enfant, quelque chose comme ça. Si tout doit agir par sphère, peut-être reviendra le temps éclaté de la post-adolescence, les bars, les soirées, les samedis soirs à partir du mercredi ou du jeudi soir. Il y a une époque où je suis quand même sorti tous les soirs, l’époque du Baron, du Paris-Paris (j’étais plus au Paris-Paris qu’au Baron, + bon enfant, moins de cuistres m’as-tu-vu qui se prenaient pour les princes de la ville), la fille de l’entrée m’ouvrait le cordon VIP, j’avais fait un disque - Comme elle se donne - et étais un tout petit peu connu (suffisamment peu pour conserver un minimum d’élégance). Cette période où je pourchassais des amours fuyantes, des baisers aussi fugaces qu’étincelants, des filles mystérieuses qui se donnaient aussi furieusement qu’elles s’échappaient, des amours sous le manteau (avec les mains, sous le manteau). C’était comme se tenir sur le bord d’une falaise. Le jour d’après, les gens se mariaient sur un coup de tête, faisaient des enfants, rejoignaient une autre sphère. Et moi je me tenais là, travaillant sur des choses qui selon moi en valaient la peine(du moins, ma peine) avec pour seules rampes dans la nuit, Paris et ma mélancolie

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

159

153

151