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Je m’en veux un peu parce qu’un robot m’a demandé si je voulais changer mon compte Instagram en compte pro, j’ai dit oui (je suis également poli avec les robots) et depuis dès que je poste un texte il y a un bouton PROMOUVOIR qui attend que je clique dessus. C’est étrange cette société qui veut absolument changer les gens qui écrivent en commerciaux, ou en agents publicitaires de leurs créations. N’empêche il y en a qui s’y prêtent avec beaucoup de talent. En permanence, à longueur de posts. Spectacle usant qui peut néanmoins faire naître des vocations, certain(e)s peuvent se révéler meilleurs commerciaux qu’écrivains ou artistes.

Très chouette entretien sur France Infos pour Alcie. Je suis toujours surpris de n’avoir pas + d’espace ou de retentissement médiatique, notamment pour des livres du potentiel d’Alcie. Sandrine me fait part de la réflexion d’une journaliste qui lui a dit : «Ah, moi, je ne chronique jamais les suites ! ». Eh bien comme ça, c’est réglé.
J’affine mon prochain roman prévu pour la rentrée de janvier 2022 (eh oui). Entre temps, il y aura un revigorant « Petit éloge du baiser ». Je pense que l’une des principales contraintes dans mon travail est de souffrir les délais imposés. Ça freine l’élan pour mettre en oeuvre les pistes suivantes. Annaëlle m’a dit hier soir, tandis que nous terminions une nouvelle chanson pour son projet, qu’elle aimerait bien un jour s’installer dans ma tête, avec toutes les idées qu’il y a en permanence, qu’elle prendrait un sachet de pop corn et serait comme au cinéma. Néanmoins, de pouvoir relire ce prochain roman avec une distance qui m’éloigne du feu intérieur qui m’animait au moment de son écriture, permet sans doute d’être + juste avec les personnages, + précis dans ce que je veux dire. J’ai revu l’articulation grâce aux premières remarques de Charlotte, et mon travail de relecture consiste à soigner la musicalité dans le choix de certains mots, la sonorité des phrases, à donner de la chair (mais pas trop) à certains passages, et à affiner mes punchlines. Je fais toujours gagner la punchline, ou l’idée poétique, sur la crédibilité. L’autre jour Marie-Hélène a eu un retour sur le scénario de son film que nous avons écrit et on lui a fait pour remarque : «À un moment, le héros rencontre un copain qui lui donne un billet de 500 balles… Ce n’est pas crédible, personne ne se balade avec une telle somme en liquide dans la poche ». J’ai trouvé ce commentaire bien pathétique. Je ne comprends pas pourquoi il y a une obsession de la crédibilité. Si on va vers la fiction, c’est justement parce que la réalité n’est pas valable, que ce qui y est crédible y est insuffisant, peu savoureux. Si vous aimez tant ce qui est réaliste, lisez des enquêtes, du fait-divers, du reportage, laissez la fiction à celles et ceux qui en ont le goût et le besoin, et surtout, ne vous donnez pas la peine d’ouvrir des romans.

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