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 Writerslife (181)

J’ai reçu un mail des congés spectacles qui me demandent de leur signifier quand est-ce que je compte prendre mes vacances. Je leur donne une date et trois jours plus tard reçois sur mon compte un virement de 11 euros 95 centimes. Hum ! Je ne sais pas bien où ils comptent m’envoyer en vacances avec ça. Sans doute sur une île qui serait l’île de France.
À la soirée de l’École Les Mots, conversation avec Elsa sur François Truffaut, et aussi elle me dit : « moi je suis du genre à dire pardon quand quelqu’un me bouscule dans la rue ». Ah, lui réponds-je, mais je suis exactement comme toi. Elle me dit qu’elle est toujours très énervée contre elle, après qu’elle ait dit pardon au malotru qui l’a bousculée. Je lui dis que moi aussi sur le moment je suis en colère contre moi mais que ça ne dure pas plus d’une seconde, qu’ensuite je me fais la réflexion que je suis heureux de dire pardon quand ce n’est pas de ma faute (dans le cas d’une bousculade), que dans ce monde où de + en + de personnes se comportent comme de gros connards, j’y vois une forme de résistance par le tempérament. Alors oui, je sais que le type qui vient de me bousculer est un gros connard, mais s’il est plus heureux en ne partageant pas ce savoir, grand bien lui fasse.
Déjeuner avec Aude, non loin de chez Les Pérégrines. Je souhaite commander un jus de tomate mais le type du resto me dit qu’il n’y en a pas. Nous nous étonnons, Aude et moi, alors pour justifier l’absence à sa carte, il prétend que plus personne ne commande de jus de tomate de nos jours, que c’est terminé. Il dit ça avec fermeté et aplomb, comme si c’était un concept d’un autre siècle. Comme s’il parlait de la douceur. Ou de la candeur. C’est terminé la douceur, il faudra faire sans, dorénavant dans ce monde. Et pareil pour la candeur.
Travail sur mon nouveau nouveau roman. Je suis heureux de son état d’esprit, et de l’âme que j’y fourre, dans chaque paragraphe. Promenades dans Paris, désolation devant la saleté des gens, leur laisser-aller, mais encore, tout de même ce qui sauve, quelques émotions d’ordre esthétique.

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