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Il y a quelque chose d’important dans l’écriture qui requiert de la clandestinité. Il y a un moment où l’écriture vous rend clandestin à la journée des autres, aux préoccupations des autres, aux salaires des autres, aux amours des autres. C’est comme ça.
J’ai écouté l’émission du Masque et la Plume et leur diatribe particulièrement inutile et suffisante sur le dernier livre de Virginie (Grimaldi). Mener à terme un travail romanesque est déjà un tel territoire de doutes et d’efforts qu’en + il faut se farcir la grêle lapidaire des grincheux, soit. Juste après, j’ouvre le livre de Colum McCann (qui j’imagine a plutôt bonne presse au Masque et la plume) intitulé « Lettres à un jeune auteur » et dans les premières lignes on peut lire : « Ne crains pas les sentiments, même taxés de sensiblerie », tout ce qui est reproché à Virginie. L’un des commentaires sur IMDB à l’excellente série « Physical » (la seule série qui m’a happé cet été, il faut aussi avouer que je suis assez dingue de Rose Byrne) vient résonner avec mes pensées : « Le monde est devenu tellement hyper-analytique et hyper-critique que chacun est mis en demeure de se justifier en permanence. »
Je viens de remettre le texte de mon prochain roman. Avec le temps j’ai développé une appréhension des coupes, des passages qu’on pourrait me suggérer d’enlever. Quand je pense à certains de mes romans, je vois les membres fantômes. Pas trop quand même. J’ai eu et ai la chance de travailler avec des personnes qui n’ont pas des ciseaux en main. Pour le petit éloge, on a fait des coupes, mais c’était plutôt pour tenir au format du livre. Un PETIT éloge, pas une anthologie ! C’est terrible parce que je n’arrête pas de penser à des baisers que j’aimerais faire intervenir dans un possible « encore » ! (Hum ! Drôle de phrase.)
À part ça, rien de spécial. Ah, si, peut-être. Une blonde en maillot de bain noir a changé la plage en un poème à écrire.

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