196
Writer’s life (196)
Hier soir le concert de Francis à La Seine Musicale (concert excellent, son excellent), et aujourd’hui me voici dans un train qui traverse la France en direction d’Astaffort. Il y a environ un an j’ai pas mal parlé des troubadours avec Francis. Parallèlement au Petit éloge du baiser, j’écrivais un roman sur les troubadours anglais (qui sera peut-être, je l’espère, un jour pris et édité..) donc, plongé dans mes problématiques d’écriture (qui sont, par bonheur, toujours moins problématiques que les problématiques de la vie), l’écoute de son dernier album m’a fortement impressionné notamment une chanson qui s’intitule : “Ode à l’amour courtois” (en regard de mon projet). Sans avoir la dextérité évidente de certains, j’aime à penser que moi aussi je suis une sorte de troubadour. Du moins dans l’état d’esprit, les thématiques, le coeur, et tous ces voyages qui font mon quotidien. Je n’ai jamais aimé réellement voyager, mais depuis que d’abord j’ai écrit et chanté des chansons, puis ensuite écrit des romans, je passe la plupart de mon temps sur les routes, tel un troubadour moderne. Et je voyage aussi à travers tous les trucs que j’écris, toutes les choses auxquelles je participe, comme un troubadour, dont moi seul connaît la logique disloquée et les visages ou les émotions qui les ont inspirées. Je dirai aussi qu’écrire c’est proposer à la personne qui vous lira une piste ou des jubilations éparses à la recherche de cette logique disloquée, des échos en sa trajectoire, et un peu de cette aube aux yeux cernés qui est l’état permanent des troubadours. Et puis, je dirai que dans une époque qui offre des dizaines de façons de voyager, mon moyen de locomotion préféré reste la mélancolie. Mais pas celle qui fait qu’on s’endort ou se morfond sur place, non, pas du tout, la mélancolie qui prend des places fortes.
Commentaires
Enregistrer un commentaire