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 L’innombrable et singulière beauté de cette fille qui déambule à 13h30 rue de Rivoli, ses pointes de cheveux de la même couleur que celles des grilles qui mènent à la cour carrée du Louvre.

Je rachète pour la énième fois Les Vagues de Virginia Woolf en poche dans la traduction de Marguerite Yourcenar, pour affronter les transports, les rues, et toutes ces sensations, ces fragments de jambes et de visages qui s’offrent au beau soleil de printemps.
L’autre jour dans une rencontre (littéraire) le modérateur me demande quelles sont les injonctions de mon personnage. Il avait posé la même question aux deux autrices invitées qui y avaient d’ailleurs répondu au sujet de leurs héroïnes de manière très professionnelle. Puis est arrivé mon tour et je n’ai pas osé dire que je ne comprenais pas la question, tellement aussi il me semblait être entouré de professionnels. Je ne savais pas du tout ce que cachait ce mot : injonction. J’ai bredouillé un : en fait mon héros ne répond à aucune injonction, c’est juste qu’il tombe sur une fille dans une fête, il est fasciné par son visage, sa présence, et le roman dure tant que cette fascination dure.
Autre chose dans les rencontres avec « L’âge des amours égoïstes », on me demande souvent de me positionner sur une nouvelle masculinité à l’heure de l’apogée du roman féministe. Là encore, je bredouille : Nouvelle masculinité ? Hum. déjà que je ne me retrouvais pas forcément dans l’ancienne, alors la nouvelle…
Passé le week-end de Pâques à écrire un album jeunesse dont le héros est un renard. D’après un dessin de Fred. Je lui ai envoyé mon texte.
Croisé Mathilde en coup de vent, boulevard Raspail. Elle m’envoie peu après un message très doux : « Tu avais l’air perdu dans tes pensées, j’espère qu’elles ne sont pas nuageuses ». Je lui réponds que je connais tellement le quartier que la seule façon de me perdre, c’est dans mes pensées.

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