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Affichage des articles du mai, 2022

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  Writer’s life (220) La vitalité et le bénéfice de Victor Hugo c’est que son oeuvre offre toujours un réservoir inépuisable de phrases à emprunter pour les mettre dans le discours de l’adjoint à la culture ou du maire de la ville qui reçoit des autrices et des auteurs en dédicace. Dans le train en face de moi, une fille a ouvert un Tupperware et à l’intérieur il y avait une quantité impressionnante de framboises et de mûres qu’elle s’est mise à picorer jusqu’à Rennes. L’enthousiasme vivifiant des libraires. Frédéric (Leplat) me dit : « J’ai vendu 10 exemplaires de J’aurais voulu être un Beatles, tu imagines si 3000 librairies dans toute la France ont fait comme moi !». Frédéric me montre un passage du nouveau livre de Abdourahman A.Waberi qui lui a fait fortement et instantanément penser à moi : «Quand une idée me trottait dans la tête des semaines, je savais qu’elle méritait une petite niche dans mes friches nocturnes. À présent je sais qu’en me mettant à noircir des papiers je c...

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  Writer’s life (219) Je suis toujours au spectacle dans la vie, notamment pour ceci : il y a des personnes que vous rencontrez et tout est fluide, beau, et doux. Vous avez l’impression de les connaître depuis toujours, vous voudriez les connaître encore. Et d’autres personnes que vous évitez (avec souplesse) tant vous les trouvez bêcheuses ou si peu aptes à entrer dans le moment comme on entre dans l’eau certainement, du regard puis aux genoux, à la taille, en entier. Un type s’exclame en avançant vers mon stand de dédicaces : « Oh ! Le petit éloge du baiser ! Mais il devrait y avoir la foule ici ! » Bien d’accord avec lui. Ce que je préfère avec les livres jeunesse c’est quand une petite fille arrive, porte son dévolu sur un des livres et commence à sortir son petit porte-monnaie pour se l’offrir avec son argent de poche. Coeur fendu de mignonnerie. Les trucs marrants des derniers festivals du printemps : l’auteur à succès qui prend les ascenseurs d’hôtel pour des baisodromes, le...

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  Très bon travail avec Pierre des éditions « Le Mot et le reste » sur les corrections du livre qui sort en septembre. À un moment, j’ai écrit dans un dialogue : « Ceux qui s’épousent font une sorte de noeud au mouchoir du temps ». Et Pierre note en commentaire dans la marge : « Un peu trop imagé pour une discussion entre copines ? » Je lui réponds : « Mais, voyons… toutes mes copines parlent comme ça ! » Très heureux du résultat final, grâce à Pierre j’ai réussi à intégrer tout ce qui m’importait, auquel j’étais prêt à renoncer parce que je ne trouvais pas la place adéquate dans le texte. Partir maintenant sur un nouveau roman. J’aimerais bien trouver un deal pour la rentrée d’août 2023 ou de janvier 2024. Et aussi un deal qui parallèlement aux romans adultes, me fasse faire davantage de jeunesse. Déjà amorcé quelques pistes. L’autre jour, pendant la balade littéraire en bus pour le salon du livre de Paris, j’aurais aimé lire un extrait du Liseur du 6h27 de Jean-Paul (Didierlauren...

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  Ce serait bien qu’il y ait chaque année un mercato des autrices et des auteurs comme il y en a un pour les footballeurs. Il y aurait le You’ll never walk alone puis des stades entiers qui se mettraient à lire. Bon, déjà, s’il y avait comme pour les musiciens, un droit à l’intermittence, ce serait une avancée considérable. Une avancée considérable sur le rien. Toujours sur les routes pour « L’âge des amours égoïstes ». Depuis sa sortie, peu de récompenses visibles pour mon roman, mais si l’on voit les choses dans une optique dylanienne, je suppose que la récompense c’est la route. J’ai entendu une fille dire à une autre à propos d’une troisième : «Elle a l’envergure d’une DRH, c’est à dire d’une menteuse manipulatrice ». Je ne sais pas du tout pourquoi cette phrase m’a marqué et pour quelle raison j’ai eu envie de la noter. L’impact de la fille plutôt que celui de la phrase. En tout cas, pas pour la mettre dans un livre. Je pense qu’on commence à devenir une autrice ou un auteur q...