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Writer’s life (219)
Je suis toujours au spectacle dans la vie, notamment pour ceci : il y a des personnes que vous rencontrez et tout est fluide, beau, et doux. Vous avez l’impression de les connaître depuis toujours, vous voudriez les connaître encore. Et d’autres personnes que vous évitez (avec souplesse) tant vous les trouvez bêcheuses ou si peu aptes à entrer dans le moment comme on entre dans l’eau certainement, du regard puis aux genoux, à la taille, en entier.
Un type s’exclame en avançant vers mon stand de dédicaces : « Oh ! Le petit éloge du baiser ! Mais il devrait y avoir la foule ici ! » Bien d’accord avec lui.
Ce que je préfère avec les livres jeunesse c’est quand une petite fille arrive, porte son dévolu sur un des livres et commence à sortir son petit porte-monnaie pour se l’offrir avec son argent de poche. Coeur fendu de mignonnerie.
Les trucs marrants des derniers festivals du printemps : l’auteur à succès qui prend les ascenseurs d’hôtel pour des baisodromes, le salarié d’une maison d’éditions qui ne dit bonjour à personne excepté à ses autrices et auteurs (ah ah ah, priceless !)
Dans un train du retour, cinq heures trente de voyage (retards compris). Du début jusqu’à la fin, une autrice et un auteur n’ont pas arrêté de bavarder, très fort, sans interruption, pas l’once d’un silence qui m’aurait fait l’effet d’une prairie. Sans le souci de personne et enchaînant les clichés sur tous les sujets possibles, les vanités d’usage sur leurs livres et l’édition. Ça en devenait presque fascinant. Mais, comment lire leurs romans après ça ?
Bar d’extérieur. À une table de celle où je me trouve avec des amies, une fille assise, de dos, cou et chevelure (rousse) extraordinaires. Jeanne Hébuterne chez Modigliani, avec cependant les cheveux relevés en chignon pour permettre la perspective sur la finesse du cou. Petit haut noir brodé, bras nus. J’ai acquiescé à tout ce qui se racontait à table, tout mon être totalement accaparé par ce dos et ce cou, à l’image de ces insectes verts qui se posent sur vous et n’en décollent pas, voudraient rester là pour toujours, et que l’on nomme pourtant : éphémères.
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