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Quand je prends le train Gare Saint-Lazare et que le siège que j’occupe est situé du bon côté de la voie, je peux voir la fenêtre de la cuisine de l’appartement où j’ai vécu avec mes parents jusqu’à l’âge de huit ans. La cuisine, et de l’autre côté la chambre que m’avaient laissé mes parents, la grande salle de séjour où ils dormaient sur un canapé lit, et le couloir qui desservait cuisine et salle de bains. Je voudrais me projeter à l’intérieur de cet appartement, retrouver mes parents, pouvoir lire dans ma chambre avec la protection de les savoir dans la pièce d’à côté. Tout était plus simple, pour l’imaginaire et la réalisation de cet imaginaire, quand j’avais mes parents dans la pièce d’à-côté. J’ai eu l’inestimable privilège de grandir entouré de deux êtres absolument simples et optimistes, équilibrés et généreux, et c’est pourquoi hors leur présence j’ai souvent eu a enduré la déception, je suis sensible à l’égoïsme, l’opportunisme, la bassesse, la bêtise, la violence ou la méchanceté chez les autres qui me sautent toujours aux yeux comme des choses qui appartiennent au monde après mes parents, au monde où il a bien fallu que je continue à évoluer en leur absence.

Plusieurs idées rôdent pour un prochain roman. J’espère pouvoir trouver un deal en juin pour commencer à écrire en juillet (avec un objectif de sortie, pas dans le vide). Ce n’est pas juste une question d’idée. L’idée, c’est ce qu’il y a de sexy, qui peut susciter l’intérêt en surface, mais le principal c’est que l’idée puisse proposer un territoire dans lequel les préoccupations du moment (et de toujours) puissent s’épanouir.
Dans les salons de l’ambassade d’Italie, au premier étage, à l’expo hommage Cerruti, une fille à la beauté extraordinaire a disparu derrière une porte bleue, et je ne l’ai pas revue de toute la garden party.

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