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Affichage des articles du septembre, 2022

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  Writerslife (229) Sortie de mon nouveau livre un 22 septembre, jour où mon père disparaissait (il y a 19 ans). Ayant rendez-vous dans le 15ème j’ai essayé de retrouver un immeuble où un de ses collègues de Roissy Charles de Gaulle habitait, rue de Lourmel, et chez qui nous allions déjeuner de temps à autre le dimanche. Pas retrouvé l’immeuble en question. Traversé le 15ème et le 7ème : population assez étrange de filles très jolies et d’individus parfaitement louches (Bon, une impression que je peux avoir aussi dans un dîner) Je crois, au cours d’une journée, être à la recherche constante de moments poétiques. Or (oh, j’ai envie d’écrire : hors) il y en a très peu dans une journée. Très peu de personnes vous en proposent, ou les permettent. Mais c’est comme ces journées où vous êtes à la recherche d’une certaine vitesse alors que tout semble conspirer à vous freiner, à freiner vos élans, ou votre vision du moment. Un moment poétique serait comme une vitesse qui ne connait pas le ...

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  Writerslife (228) Portes ouvertes à l’école Les Mots. Toujours un bonheur de s’y rendre et d’y proposer des ateliers d’écriture. J’avais déjà testé en littérature générale, l’autrice ou l’auteur relou(e) assis(e) à côté de moi qui est un vrai camelot et met ses livres dans les mains des gens les forçant à l’achat. Récemment en festival, j’ai pu pour la première fois tester la chose dans la section jeunesse. C’est plutôt bien pire car le mec a mis ses livres dans les mains de tous les enfants qui passaient, forçant les parents à sortir leur porte-monnaie. Si bien qu’à un moment une jeune femme dont les deux bambins s’étaient retrouvés avec des livres en main a demandé à l’auteur en question : «Mais vous êtes commercial ou vous êtes écrivain ? » Le mec ne s’est pas démonté, et a répondu du tac au tac : « Un peu des deux ! Ça se vend un livre, non ? » Dans un sens, il doit avoir raison, du moins en terme d’efficacité car opérant de la sorte il a beaucoup vendu (et en était très sati...

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  Rivé au direct de France 2 puis jusque tard dans la nuit ai écouté la BBC Londres, le speaker avait ouvert l’antenne aux anonymes qui avaient rencontré une fois la reine et en conservaient une anecdote, une impression, un souvenir à partager. Des témoignages qui se bousculaient au standard, ponctués de chansons comme « Imagine » de John Lennon. Il y a quelques années, chaque fois que je me trouvais à Londres, il y avait un poste de radio Roberts dans une chambre d’hôtel. Alors, pour me sentir un peu à Londres, j’en ai acheté un en rentrant, et c’est sur ce poste que j’ai écouté l’émission. Le speaker a parlé de sa propre rencontre avec la reine, durant laquelle elle lui a confié que la radio était pour elle une source de chaleur et de puissance, qu’elle lui avait permis de tenir le coup, isolée avec sa mère dans une pièce du palais alors que les nazis déversaient leurs bombes sur Londres. Échangé avec Lorraine, sa mère est née en 1926, comme Elizabeth II. La mienne aussi. 1926, l...

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  Je comprends les personnes qui ressentent la mort de la Reine d’Angleterre comme la fin d’un monde. Hier soir, c’est comme si la pomme du monde avait été coupée en deux à partir de cet instant précis, comme les moitiés de pomme sur les disques des Beatles. McCartney dans « Her Majesty » (la chanson la + courte des Beatles, un souvenir de Paul qui enfant en 1953 avait gagné un concours d’écolier en écrivant un texte sur le couronnement de la jeune reine) dit : « Her Majesty is a pretty nice girl but she doesn’t have a lot to say ». Ce qui était frappant avec Elizabeth II c’est que sur le peu qu’elle disait, tout faisait sens. Il n’y avait pas de parole inutile. Pas de pathos dégoulinant, de démonstration de vanité, de supériorité ou de leçon de morale comme il peut y en avoir dans nombre de discours, mais son peu de mots reconnectait toujours avec une histoire, un inconscient collectif, un sentiment puissant. Elle savait faire signe de chaque mot. Ainsi dans son discours pendant l...