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 Rivé au direct de France 2 puis jusque tard dans la nuit ai écouté la BBC Londres, le speaker avait ouvert l’antenne aux anonymes qui avaient rencontré une fois la reine et en conservaient une anecdote, une impression, un souvenir à partager. Des témoignages qui se bousculaient au standard, ponctués de chansons comme « Imagine » de John Lennon. Il y a quelques années, chaque fois que je me trouvais à Londres, il y avait un poste de radio Roberts dans une chambre d’hôtel. Alors, pour me sentir un peu à Londres, j’en ai acheté un en rentrant, et c’est sur ce poste que j’ai écouté l’émission. Le speaker a parlé de sa propre rencontre avec la reine, durant laquelle elle lui a confié que la radio était pour elle une source de chaleur et de puissance, qu’elle lui avait permis de tenir le coup, isolée avec sa mère dans une pièce du palais alors que les nazis déversaient leurs bombes sur Londres.

Échangé avec Lorraine, sa mère est née en 1926, comme Elizabeth II. La mienne aussi. 1926, l’année des reines, celle qui a porté une couronne et celles qui n’ont pas eu besoin de couronne pour être reines.
Il y a quelque chose d’irréel à basculer dans un monde où il n’y a plus de reine d’Angleterre - quand on n’a connu qu’elle - de la même manière que huit ans après sa mort il est pour moi toujours irréel de vivre dans un monde où ma mère a disparu.
J’ai très envie de me remettre au piano. J’ai passé tout l’été à écrire (un roman) et n’ai pas pu toucher une seule fois au piano, comme si écrire englobait le fait de jouer, ou comme si écrire n’admettait pas autre chose.
Le train du soir rempli de femmes seules à la beauté et au style légèrement surranés - Marie-France Pisier chez Truffaut.

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