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 Est-ce parce qu’il avait l’apparence d’un doux géant façon Roald Dahl que Jean Teulé me semblait toujours planer au dessus des autres, dans les festivals, à table dans les dîners (Vannes, Quimper, Brive etc.) souriant, dans son monde, cerf-volant malicieux parfois dans l’obligation de se plier aux exigences d’un cadre photo, avec pour attache et fil conducteur à la terre ferme, la présence bienveillante de Betty, son éditrice ? J’écris à Sarah qui m’apprend la nouvelle de sa disparition que lorsqu’un écrivain nous quitte j’ai la sensation que c’est nous toutes et tous, la communauté des autrices et des auteurs, qui sommes touchés.

Je n’ai pas été invité à Brive cette année mais j’espère qu’une autrice ou un auteur organisera une chenille endiablée en l’honneur de Jean Teulé dans la moiteur effarante et folkorique du Cardinal.
Dans le métro j’ai laissé passer une japonaise puis ensuite j’ai demandé à Romain (Slocombe) si j’étais plus japonais qu’une japonaise en laissant passer une japonaise. Sa réponse sans réponse à la fois hyper concernée et jusqu’à présent suspendue m’a paru la plus japonaise des réponses.
X : Le soleil lui mangeait une partie du visage et elle a joué huit fois avec sa chevelure entre deux arrêts.
Totalement diminué avec une crise de calculs depuis quatre jours. Je paye les excès des derniers week-ends (avant d’en affronter de nouveaux) et les soucis sans doute liés aux changements de saison et de cycles. Fragile dans les transitions. Le privilège d’avancer dans l’existence est d’admettre la possibilité de cycles, de séquences, et de ne pas trop s’en affliger. Par exemple, je clos un cycle de sept ans chez Robert Laffont sachant à présent que je n’y ferai pas mon prochain roman, et donc, dès que je suis remis sur pied, je pars en quête d’une nouvelle maison, d’un nouveau projet.

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