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Il y a des périodes où les réseaux sociaux célèbrent la revanche de la soirée diapos. Pour les enfants de ma génération, c’était vraiment quelque chose d’assommant. Une tannée. Vos parents vous trainaient à la soirée diapos d’un couple d’amis qui projetait sur grand écran les vues de leurs divers lieux de vacances. Aujourd’hui davantage, les gens se mettent en scène, dans le champ, il y a une absorption du paysage par la figure, ce qui est très baconnien, d’autant que le culte de la performance (qui attire les pouces levés) et de l’image (de soi), la performance de soi, nécessite souvent un cérémoniel, même un micro-cérémoniel, très proche d’une esthétique de Francis Bacon.

Les temps d’anniversaire. Un ou deux jours auparavant, par réflexe, je crois toujours que ma mère va m’appeler pour me le souhaiter, ou que je vais prendre la voiture (que je n’ai plus) pour aller la retrouver. Il y a une habitude qui resurgit, et à laquelle je serais tout disposé à croire car elle continue de frémir, d’exister, de m’appeler au réveil ou à l’improviste, comme si cette habitude n’avait pas déraillé pour de bon dans une sorte de dimension parallèle.
Vu le film d’animation Flee, d’une grande puissance, bouleversant.
Le jour de la mort de Jane Birkin, ai reçu un joli message d’Alain (Lanty).
Un nombre incalculable de courriers, de messages, en retard, je me dis toujours que je devrais appeler telle personne pour ne pas que l’amitié en souffre ou s’éteigne à petit feu, et puis je me laisse toujours ravir par l’écriture, le projet d’un livre, d’une chanson, le monde en soi que la création requiert me capture constamment.
Dans une vie, on rencontre peu de personnes qui ont véritablement de l’esprit ou de la bonté. Le désir, l’envie, l’ambition, le talent pour quelque chose, paraissent des pulsions ou des aptitudes bien communes par rapport au raffinement de l’esprit et à la rareté de la bonté.
Ça pourrait être un poème, le début d’un poème, mais je le note ici tel quel : les gens ont des tas de paperasses de conversations, des tas de paperasses dans la tête, et ils vont au bord de la mer, dans l’espoir qu’elles s’envolent et ne reviennent jamais.

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