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Encore abasourdi par la violence inhumaine au Proche Orient, les yeux rivés aux chaînes d’info en continu, à recevoir et penser l’horreur, j’ai peu de place pour penser à la mort de François (Alquier). Et puis je ne la trouve pas crédible. J’ai encore la conviction qu’il va m’appeler lors de mes prochaines sorties, le roman, le disque, pour me dire : « allez Jérôme, il faut qu’on se voit vite, il faut que tu restes en haut du podium de l’artiste le plus mandorisé. » 

Déjà, à l’époque, c’est en cette qualité qu’il m’avait demandé de préfacer son livre qui reprenait une grande partie de ses chroniques. François avait deux qualités assez rares par les temps qui courent pour aider les artistes : la curiosité insatiable, et la fidélité absolue.

La fidélité parce qu’il envisageait chaque sortie comme venant éclairer une oeuvre, et c’est en cela qu’il était un journaliste rare et précieux. Ainsi qu’un ami. Je lui fêtais des faux anniversaires dans les salons du livre, le regardais avec admiration se démener au micro pour animer celui de Provins, et trouvais aberrant qu’aucune radio ne lui ai redonné une antenne, une émission, un espace qui aurait été salutaire pour les jeunes artistes et que lui seul, avec bien sûr Olivier Bas et peut-être quelques autres, aurait su animer avec bienveillance et un enthousiasme communicatif. 

Il avait commencé l’aventure d’un livre avec Luc Plamondon, et fan absolu de Starmania, il était heureux comme jamais, il touchait son rêve. Il avait trouvé chez Hugo Publishing une maison stable qui l’accompagnait dans chacun de ses projets. Il continuait à soutenir les artistes en leur offrant un espace sur ses réseaux, pertinent pour parler à la fois des livres et des disques et en donner le goût. Il était toujours partant pour la bienveillance. Et pour se donner rendez-vous. Je vais attendre ses coups de fil , dans les prochaines semaines et mois, pour parler et faire ensuite la fameuse photo pour les chroniques de Mandor. Même si Stephane (Nolhart) ce matin m’a appris avec délicatesse et sur la pointe des pieds que François venait de nous quitter. J’ai besoin de temps pour y croire.


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