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J’ai encore donné cette semaine des ateliers d'écriture de chansons, et après je suis allé à une soirée où un éditeur d'une Major Company n'a demandé si j'étais content de l'arrivée de mon disque, alors je lui ai fait part de mon enthousiasme mais aussi de ma lucidité, et il m’a dit : le problème, Jérôme, c’est qu'aujourd'hui les gens se sont désintéressés de la chanson. Ce que j’ai trouvé paradoxal parce que je suis de + en + sollicité pour des ateliers d'écriture de chansons. Je crois aussi qu'il faudrait apprendre la chanson, le songwriting, comme une pratique de tous les jours, une discipline de samouraï qui stylise les quotidiens fuyants.
En atelier, je travaille beaucoup le haïku, pour l’émergence et la grâce, la poésie instantanée et absolue, c'est devenu mon gimmick, j'en connais l’âme secrète, et l'autre jour un type m'a fait la réflexion: mais comment quelqu'un qui n'est jamais allé au Japon peut enseigner le haiku ?
Ah oui oui bien sûr, et Jules Verne tu crois qu'il est allé sur la lune et à vingt mille lieues sous les mers ? Les gens sont tellement pétris de certitudes insensibles que la plupart du temps il faudrait se contenter d'acquiescer et de refuser le combat. Comme un samourai qui mesurerait dès l'amorce de l'engagement la valeur de l'issue. Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'il y a des combats qui s'évitent ou se refusent, comme il y a des amours qui s'esquivent. À la différence que les amours qui s'esquivent finissent toujours par fendre le coeur.
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