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 Je sors enfin de la grippe qui m’a terrassé pendant plus d’un mois et qui a laissé ma volonté et mon moral - comme le dit David Lynch : passer un certain temps sur l’autre rive. David Lynch a sans doute été le cinéaste le plus important pour les gens de ma génération. « Fire walk with me », c’est tellement sensationnel qu’il soit décédé au moment où Los Angeles était en flammes. Et aussi, lui qui a travaillé de manière obsessionnelle sur l’âge d’or d’Hollywood, que deux jours après sa mort Trump dans son discours inaugural parle d’un nouvel âge d’or pour l’Amérique. Comme si un monde venait de partir en cendres. J’aurais beaucoup de choses à dire sur David Lynch en tant qu’artiste, par exemple ce parallèle que j’adore : Lynch-Kyle MacLachlan / François Truffaut-Jean-Pierre Léaud, et ses déclarations sur la méditation, sa vision du monde, qui permettent de faire un rapprochement avec George Harrison. Et puis c’était quelqu’un à l’inspiration intarissable qui a souvent été à la recherche de moyens financiers pour lui permettre de poursuivre son oeuvre, ce qui malheureusement est une part constituante de la condition d’artiste.

Terminé (pour de bon) mon roman que je peaufine (encore) par endroits. Un roman assez volumineux, + de 100 000 mots, car le temps doit s’écouler à l’intérieur. J’en suis à la chasse aux imperfections, c’est-à-dire aux mensonges quand un roman devrait crier sa vérité à chaque ligne. J’ai hâte qu’il soit lu mais je ne sais pas encore dans quelles conditions. Ce sont des temps d’incertitude pesante. C’est difficile de s’extraire de l’écriture d’un long roman , tout ce qui a un rapport avec la réalité a tendance à vous déprimer les jours qui suivent, parfois un seul « bonjour » en dehors du roman vous demande un effort considérable. C’est comme une pneumonie pour la réalité. Heureusement c’est un état qui s’atténue peu à peu.

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