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(spécial Saint-Valentin)
M me dit : Je dirais qu’en amour je suis assez heureuse et plutôt insatisfaite. Elle ajoute : Comme la plupart des gens.
Josuah me parle du temps où l’écriture d’une seule chanson permettait d’acheter une maison. Je lui réponds que malheureusement je suis arrivé trop tard dans le métier de la musique. Né trop tard et j’ai commencé à travailler trop tard, quand tout s’écroulait. La première de mes chansons qui s’est retrouvée sur un disque important en terme de ventes je devais avoir 33 ans. Premier roman à 36 ans. Ah, s’étonne Joshua, qu’est-ce que tu as fait avant ? C’est vrai ça, qu’est-ce que j’ai fait avant ? Eh bien avant, je n’ai rien fait d’autre, je crois, qu’un peu d’études à rallonge et aussi vivre des histoires d’amour dont la funeste et fabuleuse propriété est qu’on ne voit pas le temps passer.
Je me souviens d’une nuit entière à Londres aux Olympic Studios seul avec Christophe (le compositeur et interprète des Mots Bleus et de la Dolce Vita). Une nuit entière seuls tous les deux où il m’expliquait son concept de compagnes. Il n’avait pas une seule amoureuse, mais plusieurs. Des compagnes. Il venait de tomber fou amoureux d’une serveuse du bar/hôtel Costes à Paris et il voulait qu’on écrive un album concept sur cet amour. J’ai essayé pendant plusieurs jours mais malheureusement n’ai pas été probant. On a le droit de ne pas se sentir probant. Je passais la journée à errer dans Londres en attendant qu’il se réveille (il vivait la nuit) et je me souviens d’une pluie diluvienne à la sortie du métro Shepherd’s Bush. C’est là qu’à la place j’ai écrit un texte pour Pierre qui s’appelle « Deux sous la pluie » et qu’il a mis sur son album.
J’aime l’idée qu’on puisse être chaviré, tourmenté, comme défenestré de sa routine, par une présence, un visage, un baiser. Oui, défenestré de sa routine.
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