4

Writer’s life (4)
Rue Laffite, une fille au téléphone dit : “J’ai acheté trois énormes poissons que je voudrais manger alors que je suis toute seule c’est n’importe quoi. Donc ce soir je reste à la maison pour manger l’un des trois énormes poissons. Je voudrais sortir pour rencontrer un garçon, mais je ne peux pas, à cause des trois poissons que j’ai achetés”.
Lors de ma dédicace à Dijon, une femme me dit, pendant que je griffonne sur son livre : “Vous avez de si belles mains, si fines, des mains d’intellectuel”. Je crois que j’aurais préféré entendre : “des mains de pianiste”.
J’ai été gâté, la chambre à l’hôtel La Cloche est superbe. Une sorte de petit appartement idéal dans sa disposition. Pour en profiter, je n’ai pas trop dormi. Il y a des chambres d’hôtel - elles sont rares - qui méritent qu’on y consacre des nuits blanches. On peut y inviter ses pensées, ses préoccupations du moment, ses secrets. Donc, j’ai joué à la dînette avec mes secrets.
Je pense que quand je ne commence plus à m’intéresser qu’au roman en cours d’écriture, que toute sensation trouve sa place dans le roman en cours, tout devient suffisamment solide pour que ce soit un bon roman (je veux dire, viable).
Les éditions du Serpent à plumes publient une splendide autobiographie de Johnny Marr, le guitariste emblématique des Smiths. Xavier Bellerose me propose de le rencontrer et de faire une interview un peu décalée, d’artiste à artiste, pour un magazine. Tout de suite j’y vois plein d’obstacles, je n’aurais pas le temps de (bien) lire la bio dans l’immédiat, ma connaissance de Johnny Marr se limite aux Smiths et reste assez superficielle si, dans l’idéal, il faut qu’il sorte de ce projet quelque chose de pertinent, et même si je lis et comprends couramment l’anglais, faute de le pratiquer mon parlé reste très aléatoire, bref bien que la proposition soit fameuse, lâchement, je la décline.
En terrasse du Café de Flore l’une des diseuses de bonne aventure, gitanes des Saintes-Maries-de-la-Mer qui arpentent le quartier depuis plus de vingt ans, me dit, en examinant mon visage, que j’ai l’air fatigué. Je ne lui dis pas que je l’ai mise dans 37, étoiles filantes et que dans mon roman Antonin Artaud met un contrat sur sa tête en raison d’une prédiction malheureuse.
Une très jolie fille habite au 4 de l’avenue de la sœur Rosalie, Paris XIII (mais, apparemment, elle boit trop de Coca Cola).

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

159

153

151