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Writer’s life (42)
Rien qui me déprime plus que les couples dans les soirées, ou alors, si, peut-être, une chose : les couples en vacances.
À Carnac, une lectrice adorable me dit : « Découvrir vos livres a été comme ouvrir une boîte de chocolats. »
Message réconfortant de Sarah à propos de La petite sonneuse qu’elle a lu en avant première la semaine dernière : « C’est un roman audacieux et rassurant. Terriblement moderne. Et tes petites pensées semées comme les cailloux du Petit Poucet sont à relire encore et encore. »
Avec Marie et Pierre, nous lisons les 81 recettes de George Perec pour constater qu’il ne s’intéressait qu’à la sole, au lapin, et au ris de veau. Ça me fait penser que j’avais écrit un poème pour une jolie blonde prénommée Dora, serveuse au Coolin, ce pub irlandais sous les arcades du Marché Saint-Germain qui a été remplacé par un Uniqlo. Il faudrait faire un livre à la Perec de tous les lieux où ont été écrits des poèmes, et qui ont été remplacés sans sommation par des chaines de magasins de fringues. Le poème disait :
Adorable Dora
Moi qui voulais du rab
Ou une liaison durable
Elle m’a posé un lapin.
Mauvaise passe avec les chauffeurs de taxi, entre celui qui raconte qu’il est un ancien cascadeur et roule comme un taré, celui qui fait des blagues graveleuses sur les femmes en s’attendant à ce que je sois complice de son rire, celui qui se dit féru de littérature et me conseille « Bagatelle pour un massacre », et celui qui se comporte comme un con et menace, dans toute sa crasse de mâle abject, la formidable Lyly qui organisait nos voyages. Résultat, je redoute de prendre le taxi avec autant de répulsion que l’avion (certes, pas pour les mêmes raisons). Il n’y a pas qu’au volant des taxis que l’on trouve des êtres déprimants. Je constate toujours avec peine et dégoût comment des écrivains fielleux, désagréables avec tout le monde lors de festivals du livre par exemple, intrigants et carriéristes, imbus d’eux-mêmes, plus autos-centrés et suceurs que des moustiques, parviennent à bluffer leur monde, à s’attirer la sympathie des libraires notamment, ou des critiques, et au final à être toujours dans les bons coups. Heureusement, nous sommes quelques uns à ne pas laisser faire.

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