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Writer’s life (101) Au milieu des années 80, mon père a vu Michel Hidalgo porter à la télévision un maillot blanc à rayures bleues. Il s’est mis en tête de porter le même maillot que Michel Hidalgo et a fini par le trouver. En fin d’après-midi, pour travailler dans son jardin, passer le jet d’eau sur les fleurs, il arborait son maillot aux couleurs du sélectionneur de l’équipe de France. Mon père était un grand sportif : joueur de foot au Racing club de Paris, médaillé d’athlétisme dans sa jeunesse, joueur et organisateur de tournois de tennis, quand il a pris sa retraite de l’aviation civile ses collègues lui ont offert un vélo de compétition. Je pense qu’il a été triste toute sa vie que son fils unique soit une bille en sport, la corvée que c’était pour moi d’aller au tennis le mercredi après-midi, et si je m’y pliais de bonne grâce c’était pour faire plaisir à mon père et parce qu’une fille des environs qui me plaisait jouait dans le même cours. Mon père a fini par accepter mon total inintérêt pour le sport (et la compétition), mais sans jamais pouvoir partager avec moi sa grande passion. Aujourd’hui, j’apprends par le Facebook d’Hubert la mort de Michel Hidalgo et je pense à mon papa qui l’adulait tant et qui partageait avec ma mère le bonheur de prendre soin de leur jardin, arborant à la tombée du soir le maillot blanc aux rayures bleues de son idole. Compliment en temps de crise de Zoé qui me dit : « Fais très attention à toi, il n’y a pas que les vieux qui sont touchés mais aussi les jeunes gens ». Tatiana, trop chou, qui évoque Alcie dans le magazine Le parisien. Trouvé un carnet de poèmes de ma grand-mère maternelle, Marie Piraprez. J’aime particulièrement le début d’un poème intitulé Le soir, cette première phrase qui fait : «Le baiser de la nuit pèse sur la prairie ». Je trouve ça beau et merveilleux. Des mails en attente et si peu la force de m’y consacrer. Ce faux rythme du confinement me pèse plus qu’un baiser de la nuit ne pèse sur la prairie. Je prie pour un retour rapide de la vitesse, du frôlement, du désir, de l’effervescence. Je garde la force que j’ai pour tenter de gambader dans l’écriture en cours d’un futur roman. #writerslife

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