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Writer’s life (92) Étrange dans le contexte actuel de commencer à travailler sur ce «Petit éloge du baiser » que m’a demandé Aude. Moi qui, dans l’adolescence et ce qui s’en suit, suis mort + d’une fois en dedans pour un baiser que je n’ai pas pu donner, ou échanger, j’ai la sensation aujourd’hui qu’un baiser peut conduire à la mort. Un baiser qui conduit à la mort, c’est vraiment la fin de la civilisation. C’est une file ininterrompue d’annulations : mes rencontres pour les romans, les interventions scolaires, les dédicaces en librairie, à chaque fois je prends et partage la tristesse et le désarroi de chaque organisateur. Dernier atelier d’écriture à Nancy. Beaucoup d’émotion avec les étudiantes et étudiants que je retrouvais deux fois par semaine depuis début janvier. Hier soir, ils m’avaient préparé une fête. Je n’avais pas bu de cherry coke depuis 1997. J’ai fait pas mal de blagues pour détourner l’émotion qui nous étreignait tous. En relisant les poèmes et textes courts produits pendant l’atelier, je me dis : quand même quelle lumière, quelle force et quelle intensité nous avons réussi à créer ! Envoyé à Fred le texte du tome 2 d’Alcie après une dernière relecture avec Charlotte. Quelques jonquilles apparaissent dans le paysage entre Le Mans et Nantes, et je pense à mes héros des Jonquilles de Green Park, Mila et Tommy qui continuent de s’attendre et de se retrouver quelque part en moi. Dans les rues de Paris. Toujours ce goût de trop peu /d’interruption badine, qui me fragilise. En amour aussi, tout est une question d’accueillir, de succomber à, d’assimiler, de partager, de fuir, de s’offrir à, ou de quitter, une obsession. #writerslife

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